"À beau mentir qui vient de loin!" Ce proverbe rappelle que l’occasion de tromper sur la vérité est favorable à toute personne en provenance d’autres pays. La formule est valable également pour un proche de la frontière monégasque, dans le cas évoqué devant le tribunal correctionnel.
Concernant le prévenu cité à comparaître mais absent à l’audience, l’écart, en effet, ne tient pas vraiment à la distance puisque ce célibataire d’une trentaine d’années demeure à Beausoleil. Mais une mesure de refoulement a été prononcée à son encontre le 31 janvier 2023 et notifiée par le Ministre État le 7 février. Par sa hâblerie exagérée, le curieux personnage espérait n’inspirer aucune défiance aux instances judiciaires.
Voulait-il échouer? Il ne s’y serait pas pris autrement! Le 8 février dernier, pourtant déclaré persona non grata en Principauté, il fait fi d’encourir l’interdit. Pas plus tard que le lendemain, le 8 février, les policiers le reconnaissent dans la rue Suffren-Reymond, à deux pas de la Sûreté publique. Par ignorance? Pour narguer? Convaincu de l’impunité? Non!
"Interrogé au cours de sa garde à vue, a indiqué le président Florestan Bellinzona, cet individu était venu précisément dans le quartier pour remettre un courrier à la CCSS. Un but aux objectifs invraisemblables? Il ne comprend pas la décision et il s’est imaginé qu’il avait été repéré grâce à une application d’intelligence artificielle."
"Il aurait pu l’envoyer par voie postale"
Les services de sécurité font encore confiance à la mémoire humaine. Ni IA, ni Chat GPT, ni système de reconnaissance faciale à ce jour n’ont cours à Monaco pour pister les personnes! Pour souligner l’ostracisme compréhensif dont il fait l’objet, il faut se référer en priorité à son passé judiciaire français. Vols, violences, conduite de véhicule sans permis, et usage de stupéfiants pour sa dernière condamnation en juillet 2022, émaillent son casier.
Le magistrat apporte une précision supplémentaire afin de définir la personnalité exhaustive du personnage. "Il a une sorte de job qui lui rapporte environ 1.000 euros mensuel et il vit dans un Airbnb pour quelque centaine d’euros."
Le parquet, pour terminer, est étonné de noter l’interpellation du fautif dès le lendemain de la notification. "Quant au document à remettre aux Caisses sociales, remarque le premier substitut Julien Pronier, il aurait pu l’envoyer tout simplement par la voie postale. À voir son casier français, on comprend la mesure de refoulement prise par le Ministre d’État. 1.000 euros d’amende avec sursis pour la première condamnation à Monaco."
Le tribunal a suivi les réquisitions du ministère public.
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