Ils ont sévi à Monaco, trois investisseurs impliqués dans l'arnaque internationale "Get Easy" devant la justice

Trois prévenus ont comparu pour avoir pris part à une arnaque d’une centaine de milliers d’euros, sur le modèle de la pyramide de Ponzi, opérée entre 2014 et 2015 à Monaco.

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Jean-Marie Fiorucci Publié le 28/01/2021 à 14:05, mis à jour le 28/01/2021 à 14:07
L’intention de nuire à autrui a motivé la décision des juges. Photo JFO

Trois prévenus à la barre. Entre 2014 et le 9 avril 2015, ils avaient appâté 53 plaignants de la Principauté (mentionnés sur le rôle d’audience) avec de l’argent facile: la garantie de doubler le capital investi sur une année.

Pour obtenir le versement des gains mirobolants, il suffisait de participer à une vente en réseau de packs de GPS gérée par la société "Get Easy".

Les trois démarcheurs avaient donc activement prospecté au cours de réunions où ils relayaient l’investissement: un minimum de 360 euros ou plus pour bénéficier du système, avec un taux de rendement assuré de 200 à 300%.

"Tout le monde plaide la bonne foi dans cette vaste escroquerie internationale"

Les nombreux apprentis capitalistes, ébahis et séduits par cette manne facile pour gonfler leurs avoirs, ont déboursé sans compter. On suppose plus d’une centaine de milliers d’euros pour Monaco. Alléchés par l’argent, ils n’imaginaient pas se retrouver un jour grugés et devant le tribunal correctionnel comme victimes d’une escroquerie.

Car les dirigeants de la société utilisaient un montage financier frauduleux inspiré de la pyramide de Ponzi.

L’idée consistait à faire un copier-coller du système Bernard Madoff. C’est-à-dire de rémunérer les premiers investisseurs en puisant essentiellement dans les dépôts procurés par les nouveaux entrants.

Donc sans réelle création de valeur. Mais pour prolonger ce montage productif, chaque investisseur devait en convaincre de nouveaux, souvent parmi les proches et surtout dans le giron familial au sens le plus large du terme.

Les liquidités nécessaires pour rémunérer les précédents étaient ainsi assurées pour "Get Easy" par l’arrivée de ces nouveaux "clients".

Interrogés longuement par le président Jérôme Fougeras Lavergnolle, les prévenus contestent toute action illégale et illicite. Il n’y a jamais eu d’intention d’escroquer ou de tromper. Ils ont gagné quelques milliers d’euros, mais perdu leur emploi. Finalement, ils s’estiment même victimes… Dix se sont constitués parties civiles. Deux avaient pour conseil Me Franck Michel, qui souligne "que tout le monde plaide la bonne foi dans cette vaste escroquerie internationale".

"Le bal des insatisfaits"

De son côté, le procureur général adjoint Olivier Zamphiroff évoque "le bal des insatisfaits. On a compris qu’il n’y a pas qu’une seule affaire à Monaco. On parle aussi de Paris, Lisbonne, Macao, la Slovénie… Alors, mes réquisitions se baseront sur la relaxe au bénéfice du doute. L’information n’est pas allée jusqu’au bout afin de caractériser la responsabilité de chaque prévenu. J’ai entendu les parties civiles (elles ne sont plus que dix à réclamer des dommages) et l’engouement des intéressés à indemniser les victimes. Obtenir gain de cause n’est pas aussi simple. Il y a la confrontation avec le Droit ! Pour caractériser l’infraction, il faut cet élément intentionnel que l’on nuit à autrui, que l’on agit mal."

Et de conclure son long réquisitoire par le tracé d’une délicate frontière entre le licite et l’illicite. "Il faut des billes. L’essentiel des actes se situe à l’étranger. À Monaco, vous avez des résidences, des comptes bancaires, des réunions… Il fallait se nourrir de ce qu’on fait les collègues. En l’état du dossier, je ne peux pas demander de condamnation."

Le tribunal a suivi les réquisitions du ministère public en relaxant les trois personnes: un Danois, un Portugais et un Français.

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