Ils effectuaient d'importants retraits avec des cartes bancaires volées à Monaco: l'un se suicide, l'autre est condamné

Entre 2018 et 2019, deux voleurs ont subtilisé des cartes bancaires en Principauté et effectué des retraits conséquents. En détention provisoire, l’un d’eux s’est suicidé. L’autre écope de 6 mois ferme.

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Jean-Marie FIORUCCI Publié le 02/12/2020 à 14:30, mis à jour le 02/12/2020 à 14:00
Les deux malfrats subtilisaient les cartes bancaires dans des établissements de nuit en repérant le code secret, avant de faire de retrait conséquents. Photo archives Franz Chavaroche

La mémoire policière garde, enregistre, retient, sélectionne… Jusqu’à l’épilogue d’une affaire! C’est en puisant dans ce réceptacle de matières répréhensibles que deux ressortissants roumains d’une trentaine d’années se sont fait pincer neuf mois après un vol de cartes bancaires.

Les subtilisations, d’après une technique très personnelle pour avoir accès aux codes, avaient d’abord lieu le 2 août 2018, au Sass Café. Le lendemain, des plaignants contaient à la Sûreté publique leurs mésaventures dans l’établissement du Larvotto. La procédure suivait son cours avec son maquis de formalités et de recherches.

Montant du préjudice: 13.335 €

En mai 2019, d’autres cartes de paiement sont à nouveau dérobées, à La Brasserie, d’une manière similaire. Mais elles ne tardent pas, cette fois, à faire l’objet d’une utilisation frauduleuse. Caméras de vidéosurveillance des distributeurs, recoupements, témoignages et autres photos mettent les enquêteurs sur la piste de deux véhicules suspects identifiés.

Les limiers monégasques remontent rapidement aux conducteurs avec les numéros minéralogiques. Un beau coup de filet suivait. Les suspects sont interpellés par les policiers à l’occasion d’un retour en Principauté.

« Mis en garde à vue, les aigrefins avouaient leurs multiples larcins, a confirmé le président Jérôme Fougeras-Lavergnolle. Il s’agissait principalement de retraits d’espèces effectués les 19, 21 et 23 mai 2019 aux distributeurs du Crédit Mutuel et de La Poste, plus un achat chez un opticien. Montant global: 13.335€. Ils étaient aussitôt incarcérés. »

Réquisitions sévères

Il n’y avait pas de prévenus à l’audience. Le premier s’était suicidé à la maison d’arrêt au cours de sa détention. Le second, chauffeur Uber à Londres, n’a pu se déplacer à cause de la pandémie liée au Covid-19. Il était représenté par son conseil.

Pendant ses réquisitions, le procureur général adjoint Olivier Zamphiroff a donné d’autres précisions concernant le Roumain de 33 ans poursuivi pour deux faits.

"Seules les plaintes du Jack et du Twiga sont parvenues aux policiers pendant la période du Grand Prix. On sait que les établissements de nuit sont particulièrement la cible de malfaiteurs, car ils profitent de la forte affluence à l’occasion de l’épreuve sportive automobile. Le prévenu qui devait comparaître a fait de la détention provisoire. Vous allez la couvrir car c’est un primo-délinquant. Cela dit, on ne peut pas tolérer la poursuite de tels usages frauduleux sur le territoire monégasque. Rassurez la population et les clients en prononçant une peine sévère. Je propose six mois de prison ferme et deux ans d’interdiction de séjour."

Six mois ferme

Une tâche difficile attend maintenant la défense. Comment faire pour Me Raphaëlle Savara, si ce n’est de s’inquiéter du quantum de la sanction? "A Monaco, argumente l’avocate, on sait que la justice poursuit les voleurs, les délinquants. Or, mon client n’a jamais été condamné en Principauté. Il a pris la peine de respecter votre tribunal. Il a fait quatre mois de détention provisoire, de quoi couvrir la sanction. Mais n’adhérez pas à la sévérité du procureur général. Faites plutôt preuve de clémence…"

Le tribunal suivra pourtant la requête du ministère public sur le quantum de l’emprisonnement. Il a estimé qu’avec la traditionnelle réduction de peine, il restera peu de temps d’incarcération à effectuer au prévenu.

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