Ils bravent l’interdiction de territoire pour ramener un pote ivre chez lui

Deux jeunes Français allaient avec certitude au-devant d’ennuis le 14 juillet dernier, quand ils arrivent en Principauté.

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J.-m.f. Publié le 20/02/2018 à 08:00, mis à jour le 19/02/2018 à 22:56
Le tribunal de Monaco. Photo Cyril Dodergny

 Vers 2h30, les agents interpellent le conducteur d’un véhicule qui roule trop vite sur le boulevard Albert-Ier. Ils constatent alors que l’automobiliste et son passager sont frappés d’une mesure de refoulement.

Si le premier, un Niçois d’une trentaine d’années, n’est pas au courant de cette interdiction, le second, un Villefranchois d’âge identique, ne l’ignore pas.

À l’audience, seul le propriétaire de la voiture s’est présenté devant le tribunal.

"Difficile de me faire embaucher"

Le président Jérôme Fougeras-Lavergnolle interroge le prévenu sur les raisons de leur présence sur les lieux. "On venait chercher notre ami qui avait trop bu sur la darse sud pour le ramener chez lui", assure l’intéressé.

Le magistrat rappelle aussitôt les interdictions notifiées respectivement les 13 avril et 24 novembre 2017 aux deux fautifs. Puis il égrène les neuf condamnations, en grande majorité pour vols et dégradations, inscrites sur le casier judiciaire français du prévenu de 30 ans, actuellement à la recherche d’un emploi.

"C’est très difficile de me faire embaucher avec mon dossier", souligne-t-il à la barre. Le second, s’il n’est pas là, n’a rien à lui envier. Son palmarès délictuel comporte également neuf condamnations pour vols, dégradations, évasion, recel, stupéfiants…

"Si vous mettez un orteil à Monaco…"

Chaque cas est ensuite abordé indépendamment par le procureur Cyrielle Colle dans ses réquisitions. "Le premier fautif sait que sa présence en Principauté l’expose à une condamnation. Le courrier où est mentionnée l’interdiction a été adressé chez sa compagne. Or, aujourd’hui il affirme qu’il n’en avait pas connaissance car il résidait ailleurs. Faites une distinction pour cette première fois et faites preuve de clémence une seule fois avec une amende de 500 €!"

Puis la représentante du parquet général s’adresse au prévenu: "Monsieur, à partir de demain si vous mettez un orteil à Monaco, vous irez directement à la maison d’arrêt."

Comme le second personnage est absent, la magistrate trouve ce comportement "particulièrement désagréable. Vous allez en tenir compte en prononçant une peine de quinze jours de prison"

Après en avoir délibéré le tribunal condamnera les deux prévenus à huit et quinze jours avec sursis. 

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