Sans doute l’esprit embué par les vapeurs d’alcool, un étudiant n’a pas choisi le véhicule le plus adapté pour effectuer une traversée de la commune de Beausoleil où il réside.
Le 19 août dernier, vers 3h50, il déambulait sur le boulevard de France quand une idée saugrenue éveillait ses sens. Il dérobait le camion frigorifique de la boucherie Formia, stationné entre la boutique de l’étalier et le bazar Picco. Aucune difficulté pour démarrer: les clés du fourgon Fiat étaient restées dans la boîte à gants!
Une poursuite fantôme
Il se dirigeait aussitôt sur le boulevard de La Turbie. Son aventure burlesque s’achevait lorsqu’il occasionnait un accident, avec le véhicule immobilisé au beau milieu de la chaussée. Entretemps, les propriétaires alertaient la Sûreté publique pour signaler le vol de l’utilitaire avec sa cargaison. Dès lors, l’équipée du jeune homme a eu des suites fâcheuses. Comme son imprudence avait dépassé les bornes, il était conduit dans les locaux de la rue Suffren-Reymond.
Cette fois, il comparaissait devant le tribunal correctionnel pour répondre des accusations de conduite en état d’ivresse, avec un taux de 0,84 mg/l, et de vol.
D’emblée son conseil a réclamé la nullité de la procédure pénale car celle-ci mettait en lumière une conduite en état d’ébriété en France. Refus du ministère public: même si le prévenu a conduit à peine 2 mètres en Principauté, cette juridiction est compétente. Au cours de l’instruction de l’affaire, le président Florestan Bellinzona a tancé vertement l’intéressé.
"Vous avez menti au policier en affirmant que vous cherchiez à fuir pour échapper à on ne sait qui. Sur la vidéo, vous n’êtes poursuivi par personne. D’ailleurs, on vous voit tourner autour du camion pendant trois à quatre minutes, puis monter et démarrer. Les employés, surpris, vous courent après pour vous arrêter... Et les policiers vous interpellent quand vous repassez à nouveau sur le boulevard. Vous conduisiez ivre, avec plus de deux fois le taux délictuel."
"C’est un affabulateur"
Le prévenu essaie de dissimuler son amère déconvenue. "J’étais fatigué. Je ne sais pas ce qui m’était passé par la tête. C’est encore un peu flou et je ne me souviens pas de tout. Même pas de l’accident. Si j’ai pu me rendre compte des ennuis causés, c’est avec la vidéo que l’on m’a montrée. Je tiens à m’excuser. J’ai changé depuis cette histoire. J’ai arrêté de boire et de sortir. Cela ne se reproduira plus."
À nouveau, le premier substitut Valérie Sagné a écarté la question de la territorialité invoquée in limine litis, c’est-à-dire au tout début du procès. "L’infraction était à Monaco. Donc, nous sommes compétents. Ce personnage est un affabulateur. Il voulait, paraît-il, échapper à une agression. C’est tout simplement une invention causée par l’excès de boissons. Les faits sont constitués. Envoyez un avertissement très clair: un mois d’emprisonnement assorti du sursis."
Le tribunal suivra les réquisitions du ministère public.
Évidemment, pour défendre son client, Me Raphaëlle Svara va rappeler cette fois l’attitude d’un étudiant qui n’a pas échappé à sa responsabilité.
"Le prévenu a reconnu sa culpabilité devant vous et les policiers. Soyez clément. Il veut poursuivre ses études en Principauté et avec une peine lourde on n’est pas à l’abri d’un refus. Face à son comportement et en prenant en compte son profil, une amende est plus adaptée."
Il veut poursuivre ses études en Principauté
Évidemment, pour défendre son client, Me Raphaëlle Svara va rappeler cette fois l’attitude d’un étudiant qui n’a pas échappé à sa responsabilité.
"Le prévenu a reconnu sa culpabilité devant vous et les policiers. Soyez clément. Il veut poursuivre ses études en Principauté et avec une peine lourde on n’est pas à l’abri d’un refus. Face à son comportement et en prenant en compte son profil, une amende est plus adaptée."
commentaires