Une équipe de voleurs très organisée a fait la navette entre la France et l’Italie pour dérober des moteurs hors-bord à des entreprises spécialisées basées entre Sanary et Mandelieu. Les faits se sont déroulés d’octobre à décembre 2021 pour un préjudice important, la valeur moyenne des moteurs dérobés oscillant entre 30.000 et 80.000 euros.
Ce sont six faits qui ont été répertoriés pour plusieurs moteurs disparus à chaque raid (environ 500.000 euros de préjudice estimé). L’équipe, bien informée sur les lieux et le butin convoité, opérait à bord d’un Mercedes Sprinter immatriculé en Ukraine et d’un Volkswagen Caravelle immatriculé au Portugal.
C’est grâce aux plaques d’immatriculations et un passage après vérification (sans encombre) à la frontière à Vintimille que des renseignements et autres recoupements ont permis aux gendarmes d’identifier plusieurs individus liés à ce juteux trafic.
Interpellation en République tchèque
Interpellé en République tchèque le 4 novembre 2022, Alexandru Pislaru, un Moldave de 49 ans, présenté comme le bras droit d’un mystérieux donneur d’ordre, a reconnu les faits. Tout comme son complice et souffre-douleur du réseau, Marian Bezusca, un Ukrainien de 29 ans arrêté plus tôt en mars 2022. Il aurait contracté une dette auprès de ce chef invisible pour payer les soins médicaux de son épouse. Violenté à plusieurs reprises, il affirme que "c’est sous la contrainte qu’il a volé et que c’est la guerre qui a mis fin à leurs agissements".
Pour le procureur de la République, le modus operandi de cette équipe chevronnée de moteurs marins est bien huilé avec des repérages, la détermination des objectifs et un support logistique organisé.
Des veilles et autres filatures ont nécessité un lourd investissement de la part des enquêteurs pour localiser six individus dont deux autres Ukrainiens en fuite (Ivan Fidon Dolhi, 23 ans et son compatriote Yurii Mykhailo Liubkivskyi, 25 ans qui sont sous mandat d’arrêt depuis le 16 janvier 2023). Il requiert 3 ans de prison pour les différents protagonistes et 10 ans d’interdiction du territoire français.
À la défense Me Marie Seguin aux intérêts de Bezusca prévient "qu’il s’agit plus d’un coup de chance qui a permis de les interpeller et que son client, qui a déjà suffisamment souffert, ignore aujourd’hui où se trouve sa famille en Ukraine".
Il sera condamné à 30 mois de prison (moins 12 mois de détention préventive déjà effectuée). Pislaru (sans avocat) écope de 36 mois de prison. Tous deux sont maintenus en détention et il leur est fait interdiction du territoire français pendant 5 ans. Les deux autres individus en fuite sont condamnés à 24 mois de prison avec mandat d’arrêt.
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