L’ivresse peut engendrer des scènes cocasses. Cette fois-ci, ce fut pire.
Les faits rapportés par la présidente Françoise Barbier-Chassaing à l’audience correctionnelle sont carrément horribles. Et s’il s’agit d’une blague, comme l’a suggéré l’auteur de ces violences à la barre, elle est du plus mauvais goût!
Éméché dans la soirée du jour de l’an 2019, un ressortissant roumain de 33 ans saute sur une jeune femme, par-derrière, alors qu’elle s’apprête à rejoindre son domicile à Beausoleil.
Il l’effleure avec ses parties génitales pour mimer un acte sexuel. Puis, il lui tire les cheveux sans raison apparente avant de s’éloigner. La victime dépose plainte pour cette humiliation et outrage public à la pudeur.
Quelques mois plus tard, vers 22 heures, ce même homme, en train de s’ébaudir, est interpellé au niveau du One Monte-Carlo pour une ivresse exagérée. Les policiers font immédiatement le lien entre les deux affaires.
"Pardonnez-moi, j’étais ivre"
"Que faites-vous à Monaco? Est-ce pour vous enivrer uniquement ? Vous fêtez habituellement l’an neuf de cette manière?" interroge la magistrate.
Le prévenu semble inquiet face à cette question posée sur un ton péremptoire. "Pardonnez-moi. J’étais ivre. Je ne bois pas souvent. Avant, j’étais ouvrier du bâtiment. Aujourd’hui, je travaille dans un supermarché."
Un regard sur les casiers judiciaires. S’ils sont vierges à Monaco et en France, l’intéressé a été condamné pour vols qualifiés en Roumanie.
Toujours expéditive à chaque dossier, la présidente a vite cerné la personnalité de l’homme anxieux à la barre. C’est au tour du premier substitut Olivier Zamphiroff d’intervenir. Il va requérir une peine de cinq mois d’emprisonnement assortie du sursis et une amende de 75€. Non sans avoir noté auparavant une "personne qui voudrait s’intégrer. Mais il s’est fait remarquer pour vol et par la nature inquiétante de violences avec gestes. Ce n’est plus un primo-délinquant. C’en est fini de l’oie blanche. La victime est absente, car elle a voulu tirer un trait avec ce passé inquiétant".
Sans avocat pour défendre le prévenu, le tribunal a délibéré. S’il a réduit les réquisitions du ministère public à trois mois avec sursis, il a conservé le montant de l’amende.
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