Il photographie la carte bancaire de sa victime pour faire des achats frauduleux sur Internet: prison avec sursis pour un étudiant monégasque récidiviste

Un étudiant monégasque avait acheté pour 929 euros de vêtements sur le site "Zara" avec les coordonnés bancaires d’une victime récupérées au cours d’un voyage.

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JEAN-MARIE FIORUCCI Publié le 02/08/2022 à 11:30, mis à jour le 02/08/2022 à 10:45
Le prévenu n’en était pas à son coup d’essai. Photo d'illustration François Vignola

On imagine la surprise du plaignant à la lecture de son relevé bancaire. Un débit de 929,38 euros apparaissait le 30 juillet 2019 pour des achats de vêtements jamais entrepris sur le site de l’enseigne Zara. C’est donc une affaire d’escroquerie "en ligne" qui a occupé le tribunal correctionnel en l’absence du principal intéressé.

Dans les faits, il était question de soustraction frauduleuse d’une somme d’argent par Internet, sans acquiescement du titulaire. Plus d’autres tentatives de s’approprier le bien d’autrui en usant de la supercherie auprès de personnes distinctes.

Un étudiant rencontré en Croatie

L’instigateur? Un étudiant monégasque. Il a suffi aux policiers de relever la trace de son numéro de téléphone pour le confondre. Avec des difficultés toutefois pour passer aux aveux complets au cours de sa garde à vue dans les locaux de la Sûreté publique.

"Finalement, a noté le président Jérôme Fougeras Lavergnolle, le prévenu reconnaissait l’escroquerie au préjudice de la victime. Cet autre étudiant qu’il avait rencontré pendant un stage de judo en Croatie. Comme ils faisaient chambre commune, le filou de 22 ans a pu facilement prendre en photo la carte bancaire de son camarade pour acheter des vêtements sur le site Zara."

Achats effectués via un compte Paypal créé avec une fausse carte d’identité, confectionnée aussi à partir d’une photographie de son voisin de chambrée. Au bout du compte, le père du prévenu a souhaité indemniser la victime. Cependant, l’enquête a démontré d’autres tentatives d’escroquerie, toujours à l’aide de coordonnées bancaires récupérées frauduleusement. Dont l’achat d’une clé USB sur le site Amazon qui a échoué par la nécessité d’authentification. Dans l’ensemble, les réclamations des personnes concernées ont plus été suivies de résignation que de persévérance avec des montants restés, il est vrai, totalement virtuels ou restitués.

Trois mois assortis du sursis

Si le parquet a tenu compte du statut de primo-délinquant, il s’est aussi interrogé sur le profil du personnage avec sa collecte d’identités et de coordonnées bancaires. Quelle est la véritable motivation, s’interroge le premier substitut Valérie Sagné. "Est-ce l’opportunité? Le jeu? Il explique surtout ses actes par la volonté de ne pas emprunter de l’argent à ses parents. Concernant ses antécédents, il y a des faits identiques en 2018 avec un camarade de lycée. Mais comme il avait tout remboursé… Vous sévirez quand même pour l’escroquerie et la tentative en prononçant une peine de trois mois assortie du sursis."

Qu’en pense la défense? Me Patrick Luciani, du Barreau de Nice, paraît bien connaître à la fois les modes de vie typiquement estudiantins et ceux de la Société moderne.

"Aujourd’hui la tentation est forte, facilitée par un système de paiement numérique où les habitudes balaient les méthodes traditionnelles. Sa planche de salut? Sa volonté d’éviter à ses parents de faire face à de multiples dépenses d’entretien nécessaires et souvent imprévues dans la situation d’un étudiant. D’ailleurs, le soutien familial s’est bien resserré autour de ce fils en remboursant les sommes soustraites. Mon client, conscient de son erreur, m’a demandé de vous exprimer ses regrets."

Le tribunal a suivi les réquisitions du ministère public.

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