En janvier 2017, il dénichait le modèle convoité vendu par un garage de la région. Le véhicule prestigieux était cédé pour la somme de 51.000 euros. Parcimonieux, l’éventuel preneur consultait les cotes de l’Argus pour entrevoir un tarif plus avantageux.
Il pouvait négocier jusqu’à 47.000 euros. Pour pallier toute inquiétude et s’en tenir au barème préférentiel, l’intéressé contactait un commercial de Sainte-Maxime.
Un professionnel qui, par le passé, avait déjà obtenu un rabais en agissant dans une transaction pour le résident monégasque. Mais le client avait choisi la mauvaise personne.
Par des manœuvres frauduleuses et un bon de commande falsifié, le mandataire escroc empochait l’argent… pour payer les dettes de sa société défaillante. Adieu la Porsche…
"J’ai compris que tout était faux…"
« Quand j’ai contacté le garage, détaille le plaignant à l’audience, j’ai compris que tout était faux. Il fallait remettre ce montant au seul propriétaire du véhicule. J’ai dû repayer la voiture au tarif affiché de 51.000 euros. Mais je n’ai jamais été remboursé de la somme remise à l’intermédiaire. J’ai porté plainte. Je la réclame… »
À la marche, le prévenu apparaît désolé. « J’ai mal géré mon entreprise… » Transition ingénieuse du président Florestan Bellinzona (*) sur l’absence de remboursement depuis le temps : « Pour quelle raison ? Même partiel ? Vous avez deux mentions sur votre casier pour abus de confiance et ivresse au volant. »
Le client n’a jamais accepté d’échéancier, d’après le coupable. Le demandeur s’en explique : « C’était uniquement dans la parole. Jamais dans les actes. Plus encore, je n’ai jamais voulu d’acompte, mais toujours la somme complète, afin de ne pas mettre un terme à la procédure. »
Dans le cadre cette escroquerie astucieuse, la procureur Alexia Brianti requiert une sanction de deux mois de prison ferme. « Ce sont des manœuvres frauduleuses. Cet individu joue sur la confiance commerciale pour sauver sa société. Des faits intolérables qu’il faut réprouver. » À l’heure de réclamer le préjudice, la défense met en exergue un cas classique avec une mauvaise image de cavalerie et une infraction qui n’est pas contestée.
"Comment vais-je faire si je suis en prison?"
« Cet intermédiaire, affirme Me Thomas Brezzo, continue ses agissements en toute impunité. Alors, aujourd’hui, il est intéressant de le contraindre au remboursement des sommes dues. Monsieur s’est reconstruit ? Qu’il s’engage à réparer à hauteur de 54.000 euros. »
Au prévenu de s’épouvanter pour conclure : « Je suis un père de famille de quatre enfants. Ma femme est sans revenu. Comment vais-je faire si je suis en prison ? Je veux travailler pour rembourser… »
Le tribunal en a pris bonne note. Après en avoir délibéré, les juges s’en tiendront à huit mois avec sursis, liberté d’épreuve pendant trois ans et le remboursement de 47.000 € euros à la partie civile.
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