Ivre, il frappe un homme pour "défendre son ami" à Monaco: un résident de la Condamine condamné

Alcoolisé, un homme a eu une altercation avec un consommateur, au comportement jugé "insolent" envers son ami, au sortir du Sass Café. Quatre mois avec sursis.

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Jean-Marie FIORUCCI Publié le 08/06/2023 à 14:35, mis à jour le 08/06/2023 à 10:32
La scène, filmée, montre le prévenu passer à tabac la victime et la traîner par les pieds sur plusieurs mètres. Jean-François Ottonello

L’affaire portait sur des échanges de coups et menaces entre deux consommateurs éméchés, le 28 décembre dernier, à 4 heures, au sortir du Sass Café. Mais hors de cet établissement de l’avenue Princesse-Grace, ce sont surtout les violences, d’un côté, et la peur, de l’autre, qui ont démontré l’intensité démesurée des méfaits dus à l’excès de boissons. Avec le recul, cette représentation dégradante a également mis en évidence les convictions du prévenu dont l’attitude forcée lui sera reprochée au cours de l’audience.

Légitime défense?

À l’écoute de la présentation des faits, un agent immobilier de 27 ans est pris d’une aversion irraisonnée soudaine contre le plaignant (absent à la barre). L’agresseur cogne pieds et poings, estimant que l’autre personnage a abordé avec insistance son ami. Pourquoi porter atteinte à l’intégrité physique de quelqu’un au motif étrange de lui "faire du mal afin de le neutraliser de manière préventive"? Une autre version des raisons du pugilat est avancée par le président Florestan Bellinzona: "Ce passage à tabac serait la conséquence d’une histoire de téléphone. Vous avez frappé, tapé… Puis vous revenez quand la victime est à terre pour chercher son portable que vous avez jeté. Là, vous prenez par les pieds cet homme et vous le traînez sur plusieurs mètres."

Le prévenu a reconnu qu’il a "bien porté le premier coup, Mais je n’ai aucun souvenir sur les faits décrits. Je ne peux pas expliquer les gestes reprochés…

- Avec une alcoolémie de 0,78 mg/l… Pourtant votre ami est clair dans ses déclarations: il vous a retenu. Alors, devant ce tribunal, reconnaissez-vous l’infraction ou la légitime défense?

- L’infraction! J’ai toutefois réagi avec l’intention de défendre mon ami…

- Mais avec des lésions au visage et cinq jours d’ITT prescrits au plaignant! Vos casiers sont vierges et vous avez déclaré 30.000 euros de revenus mensuels."

La partie civile, par la voix de son conseil Me Raphaëlle Svara, profite des aveux partiels de ce résident de la Condamine pour réclamer 1.000 euros de préjudice. "Monsieur n’a pas supporté les remarques de mon client et son acharnement est dû à la boisson. Heureusement que la scène a été filmée. Ce comportement ne doit plus se reproduire. Prévoyez une peine sévère car je n’ai pas entendu d’excuse."

Même si la vidéo a été exploitée, le parquet regrette l’absence de la victime et d’une confrontation. "Car le plaignant confirme clairement qu’il n’a porté aucun coup, note le substitut Maxime Maillet. D’où la difficulté de croire à cette histoire d’agression. Le prévenu doit comprendre que dans tous les cas, il doit fuir! Appeler la police et surtout ne pas se faire justice soi-même. Un mois avec sursis."

La défense va parier sur l’ivresse et sur une litanie de qualificatifs bienveillants afin d’obtenir la clémence des juges au moment de sanctionner le primo-délinquant.

"Ne tenez pas compte des propos contradictions entendus, déclare Me Érika Bernardi. Ces deux personnes étaient ivres au moment des faits. Mon client a eu le sentiment d’être agressé, peut-être à tort. Mais il voulait uniquement protéger son ami. Depuis, il a pris conscience d’avoir provoqué une altercation stupide. Il est devant vous pour assumer sa responsabilité. Il n’a pas encore trente ans. Ne ternissez pas son avenir."

Mais le tribunal a préféré apporter une réponse juste, à la fois sur la victimation et le sentiment d’insécurité proscrit en Principauté.

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Monaco-Matin

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