On pouvait s’attendre à une fable, du genre "Le Camé et le Pitbull", à l’annonce de l’affaire évoquée par le tribunal correctionnel.
L’individu cité à comparaître est absent à l’audience. En provenance d’Italie, il avait été arrêté en compagnie de son chien et positif à la cocaïne. D’après des éléments de l’enquête, il avait fait un détour par la Principauté ce 4 avril dernier plutôt pour "s’éclater".
Cette nuit-là, en effet, les caméras de la Sûreté publique ciblent un véhicule immatriculé en Italie.
Depuis 3h30, le conducteur tourne et vire sur les chaussées monégasques sans but précis. C’est peut-être un touriste amateur de visions nocturnes.
Rien de bien préoccupant pour l’instant. Sauf qu’à 4h30, l’automobiliste ne respecte pas le feu rouge de l’avenue de l’Annonciade…
Feu rouge grillé et poudre blanche
"Il est aussitôt interpellé", raconte le président Jérôme Fougeras Lavergnolle (assesseurs: Aline Brousse et Virginie Hoflack).
Quand le véhicule est inspecté, les policiers remarquent la présence d’un pitbull, de la poudre blanche sur les sièges et les tapis. Le conducteur apparaît très excité et,, afin de parer à toute éventualité d’agression de la part du molosse pour défendre son maître, le chien est neutralisé en douceur.
C’est un peu moins facile pour l’homme au volant. Mais il est finalement conduit au CHPG pour être testé. Il est apparemment positif aux stupéfiants. Plus précisément de la cocaïne.
La dernière précision du magistrat concerne l’absence de souvenance du prévenu sur le lieu de consommation de la drogue. Est-ce en Italie? À Monaco?
Il se rebelle pour éviter d’être menotté
Quelques informations complémentaires sur ce chauffagiste de 27 ans filtrent au cours des réquisitions du premier substitut Julien Pronier, heurté par l’état de rébellion constaté pour éviter de se faire menotter est des plus inquiétants de la part du prévenu.
"Il a conduit pendant plus de quatre-vingt-dix minutes shooté sur le territoire monégasque. C’est un véritable miracle de ne déplorer aucun accident."
"Il pouvait provoquer un drame"
"L’importance de sa consommation et dans l’état où il se trouvait au moment de son interpellation pouvait provoquer un drame. Vous prononcerez une peine de deux mois d’emprisonnement assortie du sursis et l’interdiction de conduire en Principauté pendant un an."
Le tribunal a suivi les réquisitions du ministère public au niveau des quantums de la peine et de l’interdiction. Il a, en revanche, relaxé le prévenu des faits d’acquisition, transport, détention, offre ou cession et importation de produits stupéfiants.
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