Il conduisait dans Monaco avec un taux d'alcool six fois supérieur à la limite en pleine journée

Un chauffeur de maître a vu sa peine de quinze jours de prison ferme passer à un mois avec sursis pour conduite en état d’ivresse.

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JEAN-MARIE FIORUCCI Publié le 12/11/2019 à 08:37, mis à jour le 12/11/2019 à 08:37
« J’ai gâché ma vie », estime le prévenu à la barre de la cour d’appel. Photo S.B.

La cour d’appel, dans son arrêt, lu par la présidente Sylvaine Arfinengo, vient d’infirmer ce jugement du tribunal correctionnel en lui substituant à une sanction sans incarcération pour le prévenu. Cette mesure l’oblige à ne plus commettre de délit pendant cinq ans. Dans le cas contraire, cette condamnation s’ajouterait à la nouvelle peine.

Le prévenu honteux

Sur les faits, le prévenu bat sa coulpe. Sa grande bonté l’aurait conduit, le 3 juin dernier, devant le tribunal correctionnel pour avoir pris le volant avec un taux de 3 grammes d’alcool dans le sang. Résidant à Beausoleil, l’altruiste aurait cédé, la veille, à l’appel téléphonique d’une copine qui le suppliait de venir la chercher afin de la conduire à la gare SNCF. Vers 16h10, morosif au volant de sa voiture, cet homme ivre coupait la route à un véhicule banalisé de la police monégasque, au rond-point Louis-Aureglia.

S’ensuivait un parcours mouvementé. Retrouvé dans la rue Grimaldi, le conducteur se dirigeait vers la place d’Armes où il refusait d’obtempérer. L’agent de faction avait juste le temps de taper sur le capot. Le chauffard repartait en trombe sur l’avenue Prince-Pierre où il espérait passer inaperçu en stationnant en catimini le long du trottoir du boulevard Rainier-III.

Reconnu, il était interpellé. Aucun accident n’était à déplorer malgré un taux six fois supérieur à la limite autorisée, équivalant au coma éthylique! Le prévenu, confus, déconcerté, honteux, n’explique pas son comportement.

Sept jours en prison

"Pourquoi suis-je sorti de chez moi? Le week-end, je ne bois jamais autant. Je vis un cauchemar. J’ai gâché ma vie. J’ai passé sept jours à la maison d’arrêt…" C’est un taux record en milieu d’après-midi, souligne le premier substitut Cyrielle Colle à l’audience. "Avec le risque de tuer quelqu’un. C’est une première fois. Prenez en compte le contexte professionnel. J’avais réclamé du sursis: quatre mois pour l’ivresse au volant et deux mois supplémentaires pour le refus d’obtempérer."

La défense sent le vent tourner en sa faveur car l’avocat veut surtout éviter à son client une perte d’emploi certaine.

"Son permis a été suspendu pour deux ans, relève Me Clyde Billaud dans sa plaidoirie. Vous en connaissez les conséquences pour sa place. Il a fait appel de la décision car elle ne tient pas compte de la sanction prononcée par les juges pour un primo-délinquant. C’est une personne serviable. Soyez clément avec une épée de Damoclès pendant cinq ans…"

Appel poignant entendu par les magistrats de la Cour: un mois avec sursis.

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