Il cogne sa femme à la Saint-Valentin à Monaco: prison avec sursis

Quand les amoureux échangent habituellement caresses et cadeaux pour la Saint-Valentin, un fonctionnaire monégasque a préféré frapper son épouse.

J.-M.F. Publié le 02/03/2015 à 08:59, mis à jour le 02/03/2015 à 09:20
Palais de Justice de Monaco 3
Michaël Alesi

Quand les amoureux échangent habituellement caresses et cadeaux pour la Saint-Valentin, un fonctionnaire monégasque a préféré frapper son épouse.

Pourquoi ce geste violent? Le mari se dit exaspéré par la dépression de son épouse. Il ne supporte plus son état mental pathologique.

Telle est l'explication donnée devant le tribunal correctionnel par le prévenu qui a écopé de six mois de prison avec sursis, régime de la liberté d'épreuve pendant trois ans et obligation de soins.

«Je ne comprends pas sa dépression»

Les faits se sont donc déroulés le week-end du14 février. Le couple a décidé de le passer à Lisbonne. Au restaurant, après avoir bu trois ou quatre verres de vin, les mots doux de Monsieur font place à une grosse colère et il retourne subitement seul à l'hôtel. Madame le suit sans comprendre les raisons de ce changement d'humeur.

Dans la chambre, l'accueil est plutôt brusque : il cogne violemment son épouse au visage. Elle saigne. Outre un gros coquard sur la paupière gauche, elle a également des difficultés à fermer sa mâchoire.

«Quand vous êtes rentrés en Principauté, précise la présidente Stéphanie Vikström, votre femme a déposé plainte. Elle raconte que le lendemain, vous avez tenté de vous excuser et vous lui avez proposé d'aller se reposer en Italie. Et je la cite : "Il m'a frappée au moins six fois depuis notre mariage." Expliquez votre comportement!»

Le prévenu prétexte une «femme changeante. Malade. Elle se met à pleurer sans raison. Je ne comprends pas sa dépression. De plus, les dix jours de prison pour violence en juillet dernier m'ont beaucoup marqué. Ce n'était pas un coup volontaire, même si elle a saigné. Je l'ai seulement poussée. Je ne suis pas violent… Elle veut demander le divorce après un an de mariage, mais nous sommes toujours ensemble. Je fais tout pour lui faciliter la vie».

La présidente hausse le ton. «Elle vous décrit pourtant comme une personne avec des accès de rage. Et vous profitez de ce petit bout de femme de 1,60 m qui ne peut pas se défendre. Vous avez plusieurs condamnations sur votre casier. De plus, vous l'avez contactée par téléphone, alors que cela vous est interdit, comme de résider ensemble…»

Le prévenu supplie : « J'ai la garde de mes enfants ! Je ne voudrais pas retourner à la maison d'arrêt. Alors, je lui avais demandé de retirer sa plainte… »

Le tribunal double les réquisitions

Le procureur Cyrielle Colle se demande s'il se rend compte de son attitude : «Deux certificats prouvent l'importance des violences ! Comme l'emprisonnement ferme n'a rien changé, qu'il n'arrive pas à se contrôler, il doit se séparer de son épouse. À Noël, Madame a dû se réfugier chez les assistances sociales pour ne pas être battue. Aujourd'hui, elle s'est enfuie en Italie parce qu'elle a peur. Comme cet homme n'est pas conscient de ses problèmes, mettez-lui une peine de trois mois d'emprisonnement au moins, assortie du sursis, au-dessus de la tête et l'obligation de soins. S'il ne comprend pas…»

Le tribunal doublera les réquisitions du ministère public.

 

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