Elle tenait à témoigner. Finalement, elle ne s’en est pas senti la force. Alors ce sont ses parents qui parlent pour elle, ce vendredi, devant le tribunal correctionnel de Nice. Ce couple, digne et protecteur, dit le traumatisme d’une jeune fille âgée de 16 ans le jour où elle a été agressée.
Le 4 décembre 2023, la nuit est tombée sur la Trinité. Leur fille regagne son domicile en traînant un chariot de courses. Benjamin Calveroux, un Niçois âgé de 30 ans, affirmera l’avoir prise pour une personne âgée. Il la suit dans son immeuble, dans son ascenseur. Il l’agresse. Pour son portefeuille, soutiendra-t-il. Pour la violer, pense-t-elle.
Selon la victime, cet inconnu a tenté de l’embrasser, lui a tiré les cheveux et l’a fait chuter - des violences contestées par le prévenu. L’adolescente hurle de toutes ses forces. Il faut l’intervention de courageux voisins pour mettre fin au cauchemar. Ils ouvrent la porte de l’ascenseur et arrachent la jeune fille à son agresseur.
Elle a craint pour sa vie
Cette affaire est jugée lors d’une audience spéciale, dans la salle des assises. Un décor de circonstance: l’enquête avait été ouverte pour tentative de viol. Les faits ont été requalifiés en tentative d’agression sexuelle. Mais cela n’enlève rien à leur violence.
Selon la victime, l’inconnu lui aurait lancé: "J’ai un couteau. Arrête de crier, sinon je t’égorge..." Elle a senti un contact métallique sur sa peau. Mais Benjamin Calveroux réfute la présence d’une arme. Il n’en a pas été trouvé trace. Dès lors, le tribunal présidé par Marion Menot écarte cette infraction. De quoi faire chuter l’addition judiciaire.
Le procureur Ludovic Manteufel avait requis 12 ans de prison. Me Guillaume Natali, l’avocat de la défense, enjoignait le tribunal à juger son client pour ce qu’il avait fait, pas pour ce qu’il avait pu faire. Son client écope finalement de cinq ans ferme.
commentaires