La Cour d’appel correctionnelle, par la voix de la présidente Sylvaine Arfinengo, vient d’autoriser la mise en liberté sous contrôle judiciaire d’un aristocrate indien, incarcéré depuis le 26 mars dernier en Principauté pour détention de fausse monnaie. Il comparaîtra libre le 13 mai prochain, date où l’affaire sera examinée une nouvelle fois par la juridiction du second degré.
La requête, sollicitée le 17 avril, a été assortie d’un certain nombre de garanties. Entre autres obligations, celle de remettre son passeport et de ne pas sortir du territoire monégasque.
"Il reste encore 6 mois de détention"
Autant d’engagements demandés avec insistance par le premier substitut Olivier Zamphiroff, très enclin à enjoindre aux magistrats d’entourer leur décision de la plus grande prudence. "N’oubliez pas la négligence affichée de l’intéressé au cours de l’instruction, a-t-il rappelé dans ses réquisitions. Il souhaite comparaître libre ? Il devra donner tous ses lieux de résidence et ses moindres mouvements observés à Monaco. Il séjournerait à l’hôtel Méridien… Supprimer toutes les pièces d’identité qui lui permettraient de voyager librement. Il parle souvent de la ville italienne de Milan. Certes, il n’y a aucun souci pour son conseil. Mais il lui reste encore six mois de détention…"
Sur les faits, ce résident de Dubaï a tenu à contester le jugement initial qui l’avait condamné en première instance à une peine de douze mois de prison ferme. Menotté, il a présenté sa demande à l’audience par l’intermédiaire de son avocat, Me Nino Parravicini, du barreau de Nice. "Mon client n’avait pas conscience à l’époque de posséder de la fausse monnaie, a-t-il déclaré à la Cour. Il est végétarien, claustrophobe et il aimerait rester en contact avec son épouse et son enfant. C’est une personne qui ne fait pas de difficulté : il a déjà versé une caution de 100.000€ et il a tenu à indemniser en intégralité le préjudice de la SBM dès sa connaissance de l’affaire. Il est cohérent et vous le verrez à cette même barre lors de la prochaine audience."
350 faux billets de 100€
Il est bon d’ajouter pour la compréhension du dossier que ce riche homme d’affaires indien avait rejoint depuis la prison allemande de Munich, et sous bonne escorte, la maison d’arrêt de la Principauté. C’était dans la soirée du lundi 26 novembre 2018. Extradé à la demande de la justice monégasque, ce quinquagénaire avait été condamné par défaut à une peine de deux ans de prison ferme et l’obligation d’indemniser la partie civile, avec mandat d’arrêt le 17 avril 2018.
Il avait été reconnu coupable d’avoir, le 2 juin 2015, misé à la roulette du Sun Casino 350 coupures de faux billets de 100€ avec une femme russe. Il avait suffi au couple, à l’époque, de passer à la caisse pour convertir sa monnaie de singe en 35.000€ de coupures authentiques, évidemment... Soit une perte sèche du même montant pour la SBM (voir l’édition de Monaco-Matin du jeudi 19 avril).
À peine arrivé sur le territoire monégasque, l’intéressé avait fait opposition au jugement.
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