Il avait misé 35 000 € en faux billets au Sun Casino : il est relaxé

Hémal, ce quinquagénaire addict aux jeux d’argent et résidant à Dubaï, ne finira pas son séjour pénitentiaire monégasque derrière les barreaux de la maison d’arrêt.

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JEAN-MARIE FIORUCCI Publié le 03/07/2019 à 10:07, mis à jour le 03/07/2019 à 10:08
L’aristocrate indien avait joué les billets à la roulette.	(Illustration MM)
L’aristocrate indien avait joué les billets à la roulette. (Illustration MM)

Hémal, ce quinquagénaire addict aux jeux d’argent et résidant à Dubaï, ne finira pas son séjour pénitentiaire monégasque derrière les barreaux de la maison d’arrêt. Incarcéré en Principauté dès le 26 novembre 2018 pour détention de fausse monnaie, mais laissé en liberté sous contrôle judiciaire à partir du 17 avril 2109 pour des raisons de santé, la Cour d’appel correctionnelle vient de prononcer la relaxe de cet aristocrate indien.

En première instance, le tribunal correctionnel l’avait condamné à un an d’emprisonnement ferme pour avoir échangé, le 2 juin 2015, trois cent cinquante faux billets de 100 euros contre des jetons au Sun Casino. Il lui avait suffi, à l’époque, de passer à la caisse pour convertir sa monnaie de singe en coupures sonnantes et trébuchantes.

« J’ai remboursé la SBM »

Croyait-il accroître sa fortune en faisant marcher la planche à faux billets ? Pas question de contrefaçon ! À la barre, ce richissime homme d’affaires contestait vaillamment l’accusation de mise en circulation de fausse monnaie.

« J’ignorais l’origine frauduleuse des billets joués à la roulette. Mon erreur, estimait-il entre deux prises de cachets, commise par ignorance, a été de changer 100 000 francs suisses à la gare centrale de Milan, dans un bureau officieux afin d’obtenir un meilleur taux. Voilà la raison des fausses coupures en ma possession. C’est mon assistante russe, Mme Petrova qui s’est occupée de l’opération. Cette personne, présentée par un ami milanais, est restée à mon service pendant dix-huit mois. Elle avait pour tâche, à l’époque, de s’occuper de toutes les formalités. Depuis, je l’ai licenciée. »

Le président Éric Senna (*), rappelait une manière de procéder qui avait intrigué les enquêteurs. « À deux reprises, votre collaboratrice va changer les jetons contre des espèces alors que vous êtes encore en train de jouer. Pour quelle raison ? »

« Chaque fois que je gagnais, répond le prévenu, elle courait changer les plaques. C’est une particularité habituelle pour éviter de trop flamber. Je jouais souvent au Sun Casino, comme dans une centaine de maisons de jeux par le monde. C’est mon passe-temps favoris…Dès que j’ai été informé de cette histoire de faux billets, j’ai remboursé intégralement la SBM… »

« Je ne crois pas à un individu malade »

Il était également rappelé un dossier concernant le Casino de Salzbourg. Peu après l’épisode monégasque, cet homme fortuné était repéré pour avoir joué une somme de 450 faux billets de 100 euros misée sur les tapis verts de la cité mozartienne. Mais la justice autrichienne classait l’affaire sans suite et aucun délit n’était reproché à Hémal. Qu’importe la décision : les soupons du premier substitut Olivier Zamphiroff demeuraient bien ancrés. « Je ne crois pas à un individu malade qui perd la mémoire Je ne me laisserai pas avoir ! Cet homme est dans la mise en scène, Jusqu’à sa liaison morganatique ! On n’escroque pas un casino. Il veut se frotter à la délinquance. Même si on a une Mastercard Dubaï Royal, sa martingale c’est le faux billet. Dès lors, vous ne pouvez pas retenir sa bonne foi. Où est sa véritable résidence ? Pourquoi ment-il ? Son comportement est préjudiciable. Il faut un signal fort, même avec un casier vierge. Une peine de deux ans ferme est particulièrement adaptée. »

La défense faisait appel à plus de raison. Son avocat, Me Nino Parravicini, du barreau de Nice, convaincu de la bonne foi de son client, espérait une nouvelle fois la relaxe. « Rien n’a changé et on requiert deux ans ? Faites la part des choses. Il n’y a pas d’intention coupable d’avoir utilisé et joué des faux billets. Cet homme malade aurait pu s’échapper vingt fois de la Principauté. Il a préféré rester à la disposition de la justice monégasque. Il a le droit de bénéficier du doute. Il a perdu 400 000 euros au casino. Or, le parquet, souligne en première instance que c’était pour s’enrichir ! Là, en appel, il démontre que c’est pour tromper. Vous avez devant vous une personne innocente… » L’arrêt de la Cour d’appel ira dans ce sens.

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