Du jamais vu! Les spectateurs de la salle des Étoiles ont assisté à une scène complètement insolite, le 10 août dernier, où l’artiste Valery Meladze avec le groupe pop Via Gra et l’icône russe Albina Dzhanabaewa étaient à l’affiche de la soirée.
Les clameurs rythmiques se sont tues, les serviettes ont arrêté de tournoyer quand un homme est monté sur la scène pour arracher le micro des mains du chanteur et forcer les musiciens à interrompre leur concert.
Visiblement, l’individu avait absorbé au cours du dîner une grande quantité de boissons alcoolisées.
Un agent de sécurité au sol
Les services de sécurité intervenaient en urgence pour pousser le trublion vers la sortie. Mais à peine dehors, ce personnage retournait dans la salle et remontait sur la scène. Cette fois l’attitude des vigiles était moins courtoise pour expulser le suscitateur de désordres. Ce transfert se passait très mal. Le Berlinois de 29 ans se débattait et distribuait au passage quelques directs du gauche et du droit... Jusqu’à mettre un agent de sécurité au sol avec des problèmes de dentition. Les gardiens expulsaient péniblement l’énergumène des lieux. C’était sans compter sur sa volonté bornée de faire son come-back. Un employé était blessé à l’épaule dans l’ultime refoulement manu militari.
"Il n’y avait pas que l’alcool"
À l’audience, il y a quelques jours, le prévenu ne se souvient plus de ses faits de rébellion. Il reconnaît avoir beaucoup bu et s’être approché du chanteur "parce que c’est un ami de sa famille". Mais il conteste les violences... "Pourtant, remarque le président Florestan Bellinzona, quand les policiers viennent vous chercher vers 0h16, vous titubez. Récalcitrant, vous donnez des coups de pied et pendant deux minutes vous jouez des poings sans interruption. Ils ne seront pas plus de cinq pour vous maîtriser. Cela démontre votre état d’excitation..." Une des victimes vient à la barre pour décrire la confusion qui régnait dans la salle.
"Ce monsieur n’avait aucun respect des invités. Il a même été odieux en palpant la poitrine d’une dame. Sans parler de ce qu’il a raconté au micro. Il n’y avait pas que l’alcool..." L’autre plaignant confirme la réaction anormale de l’individu. "Même pour l’extraire de la salle, nous nous sommes comportés comme des gentlemen..."
Après les demandes de Me Joëlle Pastor pour l’assureur-loi des parties civiles, son confrère du Barreau de Nice, Me Éric Mary, a souligné "une interpellation dans les règles et aucune blessure n’est relevée chez le prévenu. Il n’y a aucun doute sur sa responsabilité pénale. Nous sollicitons une provision de 10.000 euros (remplacement du matériel dentaire) pour l’un des blessés, et une seconde provision de 3.000 euros pour l’autre."
"Une erreur de parcours" qui vaut cher
Les conséquences de l’alcool et l’inconscience du comportement du fauteur sont évoquées par le premier substitut Julien Pronier. Il requiert une amende de 1.000 euros pour "cette erreur de parcours".
Une erreur reprise par la défense, avec la différence de relation d’altérité entre coupable et agents de sécurité. "Mon client n’a jamais fait parler de lui, cible Me Thomas Brezzo. Il a participé à plusieurs reprises à la vie monégasque. Faites preuve de clémence..."
À l’issue du délibéré, le tribunal a suivi les réquisitions du ministère public, en ajoutant une expertise dentaire et une provision de 1.500 euros.
commentaires