La garde à vue du suspect, dans la terrible affaire du féminicide présumé de Cagnes-sur-Mer, a été prolongée hier de 24 heures.
Selon le parquet de Grasse, l’homme nie être l’auteur des coups mortels. Le corps de la victime, Salomé G., 21 ans, avait été retrouvé martyrisé dimanche au bout d’une impasse, en bordure de voie ferrée, « lieu régulièrement fréquenté par les sans-domicile fixe », précise le parquet.
La jeune femme se serait installée, boulevard Maréchal-Juin à Cagnes-sur-Mer il y a une dizaine de jours. Elle serait originaire de Grasse.
Face aux enquêteurs, Amin M., 26 ans, nie donc les faits. Selon le parquet, c’est l’exploitation de la vidéo surveillance de la ville qui a permis d’observer un homme et une femme se disputer samedi vers 1 h 50 du matin. « Il a été constaté que la femme partait en courant, poursuivie par l’homme en direction de la rue du Garigliano. À 1 h 58, l’homme revenait seul et pénétrait dans la résidence du 53. »
Des témoins alertent la police
Plusieurs témoins ont affirmé avoir alerté les services de police après avoir entendu les cris et assisté à l’altercation (lire par ailleurs).
Le lendemain, un riverain donnera l’alerte après avoir découvert le corps « enroulé dans un tapis », dissimulé sous des détritus et des branchages. Selon le parquet, la jeune femme présentait « un traumatisme crano-facial, une plaie du crâne postérieure, un hématome de la face, des abrasions de la face, une déformation du nez, un traumatisme au niveau du cou avec ecchymoses et abrasions sur les membres et le dos ».
Un véritable déchaînement de violence qui donne une idée du terrible calvaire enduré par la jeune femme. Une autopsie sera pratiquée ce mercredi.
Selon le parquet, le suspect a expliqué en garde à vue avoir été en couple avec la victime durant neuf mois. « Il a confirmé avoir eu une dispute avec elle à propos d’un message sur les réseaux sociaux qu’il soupçonnait qu’elle ait effacé. Suite à ses reproches, elle lui faisait part de sa volonté de rompre. Il a contesté être l’auteur des violences et a prétendu avoir quitté les lieux après la dispute. » Des propos à prendre évidemment avec circonspection, la malheureuse n’étant plus là pour témoigner.
Toujours selon le parquet, le suspect présente un casier judiciaire vierge et n’a jamais fait l’objet de poursuites. Une première expertise psychiatrique n’aurait pas révélé de pathologie mentale.
La victime, de son côté, « n’aurait jamais dénoncé des faits de violences dont elle aurait été l’objet de sa part ».
Une information judiciaire pourrait être requise ce mardi du chef d’homicide par concubin. Salomé G., martyre de Cagnes-sur-Mer, serait la centième victime de féminicide de l’année. Hier, dans le Gard, une 101e, une femme de 92 ans, est venue rallonger cette insoutenable liste.
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