Mais ces « marqueurs » étaient sans valeur et servaient uniquement à dépanner les joueurs désargentés en attente d'un transfert de fonds. Une sorte de « monnaie locale », donc sans préjudice financier pour la SBM.
Alors, au lieu de finir sa période estivale dans un palace monégasque, ce Polonais a comparu devant le tribunal correctionnel après un cours séjour dans une cellule de la maison d'arrêt.
« Une plaisanterie »
« On vous reproche également une tentative d'escroquerie en proposant de revendre un jeton à moitié prix de la valeur faciale à un client du Fairmont, lance le président Jérôme Fougeras-Lavergnolle. Ce joueur chevronné a remarqué aussitôt la supercherie et s'en est plaint auprès de la conciergerie de l'hôtel. Quand les policiers vous interpellent dans le hall, vous avez dans vos poches les trois plaques… »
Le prévenu, commerçant en vêtements féminins, avoue les avoir subtilisés sur les tables de jeux. « Je voulais un souvenir de Monaco. J'étais conscient que ces jetons n'avaient aucune valeur et la personne le savait pertinemment. C'était une forme de plaisanterie. Je m'excuse ! » Le président poursuit : « Et si elle avait accepté ? » Le quadragénaire n'y avait pas pensé…
« Quand vous indiquez le numéro de votre chambre, rappelle le président, elle était vide. Donc vous n'étiez pas un client du Fairmont… » D'un air affecté, l'aigrefin, coincé, assure qu'il devait « rejoindre des amis ». « J'ai frappé à cette porte. » Le magistrat, agacé par ces tergiversations, conclut : « Vous aviez bu de l'alcool et pris un produit euphorisant autorisé en Pologne : le variat. Cela vous aurait-il conduit à un tel manque de discernement ? »
Le prévenu craque. « Je suis en état de choc depuis mon incarcération. Je suis responsable… » Une culpabilité confirmée par le procureur Cyrielle Colle. « Monsieur savait qu'il ne pouvait pas échanger les jetons auprès du caissier. Un agent de sécurité a confirmé qu'il a erré toute la nuit dans l'hôtel avec un comportement étrange. De plus, il téléphonait avec un portable sans batterie. C'est suspect ! Il n'avait pas envie de plaisanter. Une peine d'un mois avec sursis afin qu'elle soit dissuasive. »
Pour la défense, Me Raphaëlle Svara réfute la tentative d'escroquerie de son client. « Il savait qu'il s'adressait à un professionnel et avait anticipé son refus. Il n'était pas question de l'arnaquer ! Il est père d'une enfant et son épouse ne travaille pas. Je sollicite la clémence. »
Déclaré coupable par le tribunal, Daniel écopera de quinze jours de prison avec sursis.
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