Elle surprend son mari avec sa maîtresse dans une voiture et la sort par les cheveux, le tribunal la condamne

Choquée de surprendre son mari et sa maîtresse s’embrasser dans une voiture sur les hauteurs du village d’Èze, la prévenue a sorti la jeune femme par les cheveux.

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Jean-Marie FIORUCCI Publié le 29/11/2020 à 19:58, mis à jour le 30/11/2020 à 07:29
Le tribunal de Monaco. Photo J-F.O.

Les nouvelles technologies seraient-elles l’arme secrète rêvée pour traquer avec succès l’infidèle dans le mariage? Une affaire affirmée, souvent vieille comme le monde, venait faire son retour 2.0 devant le tribunal correctionnel de Monaco.

Le récit d’une épouse trompée et violente a certainement révélé la portée inattendue de ce moyen d’action très simple mais efficace. Une Algérienne sans profession soupçonnait son mari d’avoir une relation extraconjugale.

Le 15 février dernier, elle géolocalisait le véhicule de son conjoint au moyen de son téléphone portable. Avec les coordonnées affichées, "l’espionne" quinquagénaire retrouvait facilement le couple aux amours illégitimes réfugié dans l’habitacle étriqué de la voiture sur les hauteurs du village d’Èze.

Dispute, cris, menaces fusent...

"Je n’ai fait preuve d’aucune violence "

À la marche (pour cause de distanciation sociale, N.D.L.R.), la prévenue a raconté la scène au président Florestan Bellinzona.

"Cela m’a choquée de les surprendre en train de s’embrasser. De colère, j’ai ouvert la portière afin de sortir la jeune femme. J’étais dans un état de nervosité, impossible de me contrôler. Mais je n’ai fait preuve d’aucune violence envers l’un comme envers l’autre..."

Le magistrat a relu la déclaration des deux amants. "La version est différente. Il était uniquement question de discussion entre eux. Vous avez poussé la victime et quand vous l’avez tirée par les cheveux, vous en avez arraché une poignée". Un certificat médical fait état d’un jour d’ITT.

"Pareil comportement n’incite pas à s’ouvrir au dialogue mutuel. Voire, l’impossibilité de régler un différend conjugal par une manière aussi brutale".

Cette tension est particulièrement agaçante pour le Premier Substitut Cyrielle Colle.

"Ce n’est pas une altercation, c’est une agression!"

"Je peux comprendre les problèmes de couples. Mais cela ne se résoudra jamais par la violence. La prévenue n’avait pas le droit de commettre de tels faits. En plus, elle n’assume pas sa responsabilité à l’audience. Trompée, bafouée, elle a décidé de se jeter sur la victime et de l’affronter physiquement. Ce n’est pas une altercation. C’est une agression. Pour que cette dame ne recommence plus, je propose une peine de dix jours d’emprisonnement assortie du sursis".

Habituellement d’une voix mesurée dans ses plaidoiries, Me Alice Pastor hausse le ton. "À aucun moment, ma cliente, confrontée à un flagrant délit d’adultère, minimise les faits. Ses propos sont cohérents avec sa déclaration. Son mari, en revanche, avec sa version, prend le risque de faire une fausse déclaration. Comment peut-on dire qu’aujourd’hui on vous ment? Ne croyez pas aux allégations mensongères de la victime. Non! Dans la voiture, le couple ne discutait pas. C’est une affaire où une femme trompée extrait simplement la maîtresse du véhicule pour tenter de la séparer. Par chance, aujourd’hui le mari et son épouse sont sauvés..."

"Que celui qui est sans péché, jette la première pierre?" Le tribunal a préféré s’en tenir à 1 000 euros d’amende.

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