"Tout s’est passé très vite"
Vers midi, la prévenue s’était arrêtée avec son véhicule pour permettre aux piétons de traverser au niveau du Monte-Carlo Palace sur le boulevard Princesse-Charlotte.
Mais au moment de démarrer, elle ne voyait pas la victime, une Parisienne, engagée sur le passage protégé. « C’est là où vous l’avez heurtée avec votre rétroviseur gauche, note le magistrat, et elle a été hospitalisée. »
La quinquagénaire reconnaît les faits. « Tout s’est passé très vite. Je ne suis pas méfiée. Je sortais du travail et cette femme venait de prendre son portable… »
Avant de plaider pour la partie civile, Me Bernard Bensa a préféré mettre le mot président au pluriel pour s’adresser au tribunal. « Nous réclamons une expertise plus 8.000 euros de provision. Ma cliente a subi deux opérations dans un établissement hospitalier de la capitale et doit entrevoir une troisième intervention en janvier prochain. La somme sollicitée est justifiée par les frais médicaux engagés. »
8.000 € de provision à verser à la victime
« L’accident a entraîné de graves complications, reconnaît justement le premier substitut Olivier Zamphiroff. Toutefois, nous sommes dans le cadre d’une faute d’inattention qui peut arriver à tout le monde. Je propose une amende assortie du sursis. »
C’est surtout le montant élevé demandé par la plaignante qui inquiète la défense. Me Susan Okar, du barreau de Nice, veut limiter la provision « à 5.000 euros. Ma cliente n’a jamais eu d’accident. Elle n’a pas vu la personne en train de traverser et elle n’avait ni bu ni absorbé de stupéfiants. Elle s’est même portée au secours de la dame blessée. Soyez cléments! »
Le tribunal suivra les réquisitions du ministère public pour une amende de 500 euros avec sursis. Et il répondra favorablement aux 8.000 euros réclamés par la partie civile.
Traitement de faveur ou cafouillage?
Traitement de faveur ou cafouillage dans la composition de la formation collégiale à l’audience correctionnelle? Ni l’un ni l’autre.
Certes, il est exceptionnel, voire inédit, d’avoir deux présidents pour traiter une affaire de blessures involontaires.
Mais cette particularité est surtout due à la volonté de répartition des tâches judiciaires instaurées par la présidente du tribunal de Première instance, Françoise Barbier-Chassaing.
Avec ses deux assesseurs, Jérôme Fougeras-Lavergnolle et Florestan Bellinzona, il était prévu d’assurer à tour de rôle la présidence des trois affaires retenues l’après-midi. Aléa des comparutions, deux ont fait l’objet d’un renvoi.
Un seul dossier est resté sur la table : celui attribué à M. Fougeras-Lavergnolle. Il a donc présidé l’audience de 14 heures… avec la présidente en titre à ses côtés.
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