Une secrétaire de direction avait largement dépassé l’alcoolémie autorisée de 0,25 mg/l pour conduire son véhicule.
Cette Niçoise de 48 ans était interpellée complètement ivre le 7 septembre, vers 16h25, au volant de sa Toyota avec un taux élevé de 1,57 mg/l. Soit 3,14 grammes d’alcool dans le sang.
Les faits sont à peine croyables et ils devraient constituer un triste record féminin.
Heureusement, le gardien du parking du Stade avait alerté les policiers sur le comportement anormal d’un véhicule qui venait d’emboutir deux voitures et s’apprêtait à partir.
"Je cherchais à me réconforter"
Contrôlée à Fontvieille à peine la barrière franchie, la conductrice était placée en garde à vue puis en cellule de dégrisement.
Quelle était la raison d’une telle intempérance dans la boisson? La quadragénaire a reconnu à l’audience avoir acheté deux flasques de vodka qu’elle a bues aussitôt dans sa voiture.
"Je suis sous antidépresseur, affirmait-elle à la barre. Je ne sentais pas bien et je cherchais à me réconforter. C’est vrai: j’ai bien percuté deux autos, mais je n’avais pas conscience des erreurs de conduite que je commettais. Je m’excuse..."
Le président Florestan Bellinzona, le regard fixé sur la prévenue, a essayé de la ramener à la réflexion. "La plupart des gens s’endorment sur place. C’est un seuil extrêmement haut. Non seulement on est incapable de marcher, mais ce taux c’est le coma garanti. D’ailleurs, il devait être bien supérieur au moment où vous preniez le volant, car le prélèvement sanguin a été effectué une heure après votre interpellation. Une condamnation en janvier 2018 et une autre en juin 2019 ne vous ont pas fait réagir. Vous semblez consommer de l’alcool de façon régulière..."
La conductrice niçoise n’acquiesce pas et réfute toute ivrognerie...
Un taux d’alcoolémie hallucinant
La représentante du parquet a toutefois estimé que "ce n’est pas la dépression qui vous empêche de conduire. C’est votre alcoolisme avec un taux hallucinant", affirme sèchement le premier substitut Cyrielle Colle.
"Il est facile de se cacher derrière l’alcool quand on ne s’arrête pas après avoir occasionné deux accidents. Une peine d’emprisonnement de cinq mois assortie du sursis, avec liberté d’épreuve et l’obligation de soins pendant trois ans, est indispensable. Vous ajouterez l’interdiction de conduire en Principauté pendant un an et une amende de 500 euros pour le délit de fuite. C’est la dernière fois que l’on vous tend la main..."
Comment rattraper une telle faute pour la défense? Pareille bourde laisse peu de place en effet à une éventuelle confusion.
Me Erika Bernardi va se sortir de ce désordre en distillant habilement la souffrance pathologique. "Depuis trois ans ma cliente essaie de se sortir d’un tel climat addictif. Elle a pris conscience de son comportement. Mais rien n’est pas facile quand on doit s’occuper seule de son enfant. Elle est devant vous pour montrer qu’elle n’a pas essayé de fuir ses responsabilités ni échapper à la sanction. La peine avec sursis et liberté d’épreuve devrait l’aider..."
Finalement la clémence a primé à l’annonce de la condamnation. Cinq mois avec sursis, liberté d’épreuve pendant deux ans, six mois d’interdiction de conduire en Principauté et 500 euros d’amende.
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