Dix jours de prison ferme pour une conduite alcoolisée

La scène se passe mercredi 6 juin, vers 3 h 50.

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JEAN-MARIE FIORUCCI Publié le 14/06/2018 à 05:01, mis à jour le 14/06/2018 à 05:01
archives Monaco-Matin

La scène se passe mercredi 6 juin, vers 3 h 50. Le passager d'une voiture, certainement euphorisé par la boisson, a cru bon vociférer à la vue des policiers de faction à la place d'Armes. Il doit s'en mordre les doigts… Car pareils cris ont déclenché un contrôle en règle des agents. Et le constat fortuit de l'état d'ivresse de la jeune conductrice, qui était au volant de sa voiture avec une alcoolémie de 0,80 mg par litre d'air expiré.

D'où sa comparution devant le tribunal correctionnel, menottée, à l'audience de flagrance de vendredi dernier.

En récidive légale

Dans le box, cette résidente de Roquebrune-Cap-Martin, apeurée, tourmentée, retient difficilement ses larmes. D'une voix quasi imperceptible, l'attitude effacée, affectée par l'éventuelle condamnation redoutée en tant que récidiviste, cette commis de salle de 21 ans reconnaît avoir bu deux bières au cours de ses passages à La Rascasse et à La Brasserie.

« Oui, admet le président Florestan Bellinzona. Mais deux Corona, avec de la tequila ! En quelque sorte, à la première bouteille vous étiez déjà en infraction. Vous avez plus de trois fois le taux autorisé. Condamnée, le 29 septembre dernier, à cinq jours assortis du sursis pour ivresse, moins de huit mois plus tard, vous recommencez ! Vous n'êtes plus accessible au sursis et les cinq jours sont révoqués. »

La prévenue s'excuse de n'avoir pas pris conscience de la forte alcoolisation de la boisson consommée. Cette raison alléguée ne disposera pas la représentante du parquet à une once de compréhension. « Une première condamnation, rappelle le procureur Alexia Brianti, avec un accident et une suspension du permis, n'a pas suffi à la sensibiliser au danger de l'alcool au volant. Car on retrouve cette femme en récidive légale avec un taux quasiment identique quelques mois plus tard… Si des cris, lancés au passage devant les policiers, laissent entendre la possibilité de l'erreur de jeunesse, elle n'était pas en état de conduire. La prévenue doit-elle se blesser pour qu'elle comprenne ? Une mesure de liberté d'épreuve est inutile, car Madame n'a pas de problème avec l'alcool. »

« Elle a compris »

Dix à quinze jours de prison ferme seront requis. « Ne faites pas retourner ma cliente en prison, implore Me Clyde Billaud. Elle risque de perdre son emploi. Il n'y a eu aucun accident ni inadaptation à la conduite. Elle se sentait même en état de conduire. Ne la considérez pas comme un danger… Au bout de deux nuits en détention, elle a compris le message. Cette jeune femme est largement accessible à la liberté d'épreuve. Faites une application bienveillante de la loi pénale. »

Peine infligée et révocation du sursis se solderont par dix jours à la maison d'arrêt.

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