Pour avoir agressé une jeune femme qui cherchait les toilettes dans la gare SNCF de Monaco, Issam a été condamné à deux mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel. Plus le versement de l'euro symbolique réclamé par la partie civile.
Il est 8 h ce 10 septembre 2015, à la station ferroviaire, quand ce Tunisien de trente-cinq ans descend du train en provenance de Menton. Cet agent d'entretien au chômage aborde sur le quai une jeune biélorusse. Et lui « caresse » les fesses. Les faits sont filmés par les caméras de vidéosurveillance.
« La victime porte plainte, relate le président Jérôme Fougeras Lavergnolle, et confirme aux enquêteurs que vous l'avez abordé. » Et poursuit, citant la jeune femme : « " Il m'a touché les fesses et mis sa main par-dessous mon pantalon, un jean taille basse. J'ai accéléré pour aller aux toilettes femmes : c'était fermé. J'ai dû aller dans la partie réservée aux hommes. Il est entré et il m'a demandé avec insistance si je voulais avoir une relation sexuelle avec lui… " Vous reconnaissez les faits ? »
Le prévenu joue les parvenus. « Je conteste avoir touché et suivi cette femme. Je lui ai montré le chemin pour les WC. Et comme elle avait peur qu'une personne pénètre dans la partie réservée aux hommes, je lui ai dit que je surveillais en restant devant l'entrée. Ensuite elle a pris les escalators… Je suis marié… »
Le procureur Alexia Brianti n'appréciera pas les déclarations du personnage. « L'élément objectif est fourni par les images de la vidéo, de 8 h 04 à 8 h 11, où l'on voit la scène. Monsieur lui montre le chemin des toilettes ? Pourtant il se situe toujours derrière la jeune femme ! Il ne l'a pas touchée ? Pourtant on le voit mettre sa main aux fesses. Pourquoi s'entête-t-il à nier ? C'est un acte impudique et on doit avoir le droit de se promener, quelle que soit la tenue. »
Dans sa plaidoirie, Me Arnaud Cheynut réfutera toutes les preuves avancées. « Le geste est pour montrer à la plaignante que son pantalon est déchiré. L'agression ? La victime se dirige vers les toilettes sans courir, sans stress. Si elle avait peur, pourquoi n'a-t-elle pas demandé de l'aide ? Il y a une incompréhension entre deux personnes : ils ne parlent pas la même langue, leurs traditions, coutumes et cultures sont différentes. Mon client est arabe et il ne comprend pas que cette dame laisse apparaître ses fesses. Il est nouveau dans la région et doit apprendre la retenue. Relaxez-le ! »
Le tribunal divisera de moitié les réquisitions du ministère public.
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