Deux frères de Beausoleil accusés de séquestration et extorsion d'un Monégasque

Bernés par des acheteurs de montres de luxe en Italie, deux frères sont accusés de s'être retournés, avec des amis, contre leur intermédiaire monégasque. Ils ont été remis en liberté sous contrôle judiciaire en attendant leur jugement

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Christophe PERRIN Publié le 01/09/2019 à 10:19, mis à jour le 01/09/2019 à 10:19
Le président du tribunal correctionnel de Nice a ordonné des investigations complémentaires. Photo François Vignola

Abdel et Samir, deux frères de Beausoleil (très connus par le passé de la justice) souhaitaient vendre six montres de luxe, certificats d’origine à l’appui.

Diego, un intermédiaire monégasque commissionné, les a mis cette semaine en relation avec deux acheteurs italiens très intéressés par ces Audemars-Piguet et autres Rolex. Le rendez-vous est fixé lundi à San Remo. Il sera reporté au dernier moment mardi soir au Ritz à Milan.

Faux billets


Les acheteurs semblent sérieux et proposent une transaction de 140.000 euros en liquide pour cinq montres. Ils amènent Abdel dans un centre de conférence tout proche pour le payer alors que son frère Samir attend au Ritz avec la précieuse marchandise.


Les acheteurs, munis d’une trieuse électrique de billets, préparent, sous les yeux d’Abdel des liasses de 10.000 euros.


Le vendeur a pris la précaution de se munir d’un stylo détecteur de faux billets. Il teste la première liasse. Tout semble en règle.

Menacé de mort


Sauf que les acheteurs sont manifestement des escrocs de haut vol, spécialistes du rip deal. Traduction : "transaction pourrie".


Si certains billets sont réels, la plupart sont des fac-similés. Les deux frères s’en aperçoivent trop tard.


Ils doivent se rendre à l’évidence : ils ont été bernés. Diego, l’intermédiaire monégasque, qui est resté à leur côté, va passer un mauvais quart d’heure.


Les deux frères sont persuadés qu’il est partie prenante dans l’escroquerie. Ils décident de se rendre avec lui à la gendarmerie de Beausoleil. Les deux frères ne se doutent pas encore qu’ils vont être placés en garde à vue et traduits en justice avec deux de leurs amis vendredi à Nice pour séquestration et extorsion.


Diego, encore tremblant ; raconte en pleurs à la barre du tribunal : "J’ai été menacé de mort. Je ne suis en rien coupable de la moindre escroquerie."


Le président du tribunal correctionnel, Guillaume Saint-Cricq, n’omet pas de replacer cette affaire rocambolesque dans son contexte. Il estime que des investigations supplémentaires doivent être menées.

Rendez-vous
en janvier


Le procureur Placette, lui, n’est pas favorable à ce report du procès : "Cette escroquerie en Italie, à supposer qu’elle ait été commise, ne relève pas de notre juridiction", rappelle-t-il.

"Tout a été préparé depuis la France, oppose Abdel. Monsieur le procureur j’ai perdu toutes mes économies. Je revendais ces montres notamment en raison d’un cambriolage dont j’ai été victime il y a trois semaines », tonne le prévenu révolté à la vue de Diego : « C’est lui qui devrait être à ma place !", s’insurge-t-il. Les deux frères autoentrepreneurs, l’un dans le bâtiment, l’autre dans la conciergerie, disent être réinsérés. Leur passé de trafiquants de drogue serait loin derrière eux.


Me Ferrier, le conseil de Diego n’en est pas convaincu et reste sur la même ligne que le procureur.Il souhaite que le procès de "deux délinquants notoires", selon son expression, se tienne immédiatement.


Il devra patienter avec son client jusqu’au mois de janvier. Tout le monde a été remis en liberté vendredi soir sous contrôle judiciaire, à la satisfaction de Mes Dini, Paganelli, Gilly et Perroti, les avocats de la défense.

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