Évidemment, personne n'était présent à l'audience du tribunal correctionnel. Qu'importe : la bande a écopé d'une peine d'un an de prison ferme par défaut pour chacun des membres, avec mandat d'arrêt.
Les faits se déroulent le 16 mai 2015, aux Pavillons de Monte-Carlo, dans le cadre idyllique des jardins du Casino. Il est 16 heures quand un vol est dénoncé dans la « bulle » Louis Vuitton. Dans ce magasin surtout fréquenté par des femmes, un luxueux sac a disparu. Aussitôt, les enquêteurs visionnent les bandes de la vidéosurveillance et remarquent des jeunes filles au comportement suspicieux. « Très vite, rapporte le président Jérôme Fougeras-Lavergnolle, on apprend que l'homme et les quatre filles repérés sur les enregistrements ont fait le voyage ensemble depuis la Russie jusqu'à Nice. Leur véhicule de location a stationné au parking des Boulingrins dans une tranche horaire compatible avec la durée de leur méfait. »
Et de poursuivre : « Au fil des investigations, il apparaît que ce gang a aussi sévi dans les boutiques de la même enseigne à Saint-Tropez et à Cannes, du 14 au 18 mai 2015. Une seule personne a pu être entendue à la suite d'un vol identique dans la boutique Vuitton à Paris. Mais elle a nié les faits survenus à Monaco. Il faut noter également qu'un sac Chanel avait été dérobé quelques instants auparavant. »
Sacrée palmarès !
Après avoir énoncé un palmarès des plus chargés sur la « carrière » des cinq prévenus, le procureur Alexia Brianti a décortiqué le subtil mécanisme de substitution. « Ces femmes manipulent le sac convoité à tour de rôle. Pendant que l'homme retient l'attention de la vendeuse, les autres se positionnent devant le présentoir pour dissimuler l'objet du champ de vision de l'employée avec calme et prudence. Ce sont de vraies professionnelles ! Elles sont connues d'Interpol pour de multiples vols en Italie, en Finlande et en France. Le lien entre ces malfaiteurs est établi. »
Les réquisitions ? Un an de prison ferme et la délivrance de mandats d'arrêts internationaux. Le tribunal suivra les réquisitions du ministère public.
commentaires