Avec un taux proche du coma éthylique, il zigzague avec un pneu crevé sans s'en souvenir

Un coursier monégasque a comparu devant le tribunal correctionnel de la Principauté pour avoir conduit en état d'ivresse et avec un pneu crevé. Récidiviste, il a été condamné à une peine fractionnée.

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Jean-Marie Fiorucci Publié le 03/10/2018 à 07:40, mis à jour le 06/10/2018 à 13:20
Illustration. Photo C. D

Un Monégasque comparaissait, ce lundi après-midi, devant le tribunal correctionnel de la Principauté. Tellement alcoolisé au volant de son véhicule, avec un taux proche du coma éthylique, soit quelque 3 g par litre de sang, ce coursier d'une trentaine d'années ne se souvient pas de sa collision, jeudi dernier, avec sa voiture.

Quand il immobilise son auto dans le couloir de circulation, au niveau du virage Anthony-Noghès, pour récupérer sa copine sur le port Hercule, des traces de choc sont visibles sur le côté droit et le pneu avant est crevé. Il est 2h25. Les policiers remarquent la berline accidentée arrêtée, warning en action. Ils attendent patiemment le retour du conducteur, vers 3 heures, et l'interpellent. Il est ivre…

"Sur la Moyenne Corniche peut-être…"

À l'audience de flagrance, le président Florestan Bellinzona a une certaine froideur dans la voix.

"La vidéosurveillance rapporte votre conduite en zig-zag et un comportement au volant dangereux. Mais il n'y a eu aucun choc sur le territoire monégasque. Alors à quel endroit avez-vous percuté un élément? Comment ne plus s'en souvenir?"

Le prévenu, apathique et amnésique, ne sait pas trop ce qui s'est passé. Il a conduit en zombie… Puisant dans les couches les plus profondes de son cortex cérébral, il lance au hasard: "Sur la Moyenne-Corniche peut-être…" Sur le ton de la coercition, le magistrat veut savoir le nombre de verres avalés. "Six pastis bien tassés, assure-t-il Je pensais être en état de conduire. Comme je devais raccompagner ma copine à Cap-d'Ail, je n'ai pas réfléchi…"

En embuscade, le président lance aussitôt: "Avez-vous été déjà condamné?" Le détenu évoque vaguement un contrôle… "Vous n'avez pas été juste contrôlé, rétorque le magistrat, fâché. Mais condamné par deux fois en France. D'abord en 2010. Puis le 27 avril 2017, à quatre mois avec sursis pour conduite en état d'ivresse. Vous êtes un récidiviste."

"La main a été tendue une première fois"

Du côté du parquet on ignore la négation. "Cet homme rentre à Monaco à 3 heures et souffle dans l'éthylomètre cent vingt minutes plus tard, précise le premier substitut Cyrielle Colle. Imaginez son alcoolémie à ce moment-là! Quand on récidive pareille infraction, la peine doit être ferme. C'est la seule manière qu'il comprenne de ne plus conduire après six pastis maison… Or, Monsieur va chercher sa copine et espérait reprendre la voiture pour aller à Cap-d'Ail. La main a été tendue une première fois… Un mois d'incarcération semble adapté."

La défense reconnaît qu'une peine est méritée. "Mais il doit bénéficier d'un aménagement, clame Me Arnaud Cheynut. Car on ne juge pas en faisant la comparaison avec un précédent dossier. Mon client est Monégasque et il a un travail. Votre décision ne doit pas obérer son emploi. Un mois ferme n'est-ce pas trop sévère? Je propose un quantum dur, mais fractionné afin de pouvoir se réinsérer!"

Le tribunal en tiendra compte. Il condamnera le prévenu à deux mois avec exécution fractionnée. Soit huit week-ends en détention.

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