Sortie « Aire de Beausoleil ». Cela fait presque vingt ans que les maires des communes voisines de Monaco la réclament, au point même d'avoir poussé le premier magistrat de La Turbie, Jean-Jacques Raffaele, à organiser une manifestation en 2015…
Une nouvelle bretelle d'autoroute verra le jour d'ici deux ans, après le péage de La Turbie, en direction de Menton. Il aura fallu de longs efforts pour parvenir à l'accord qu'ont signé hier, au palais préfectoral de Nice, le préfet des Alpes-Maritimes, Georges-François Leclerc, le ministre d'Etat Serge Telle, le député-maire de Menton - également président du groupe d'amitié France-Monaco - Jean-Claude Guibal, et le président de la Carf, maire de Roquebrune-Cap-Martin, Patrick Cesari. Quatre signatures qui rendent les travaux « irréversibles », selon les termes de Serge Telle.
Avec un budget de 6,5 millions d'euros (dont 2,9 millions financés par l'Etat français et 2,1 millions par Monaco), il faudra d'abord une année d'études en complément de celles déjà entreprises ; puis une bonne année de travaux pour que 3 000 véhicules par jour quittent l'autoroute au niveau de l'aire de Beausoleil, située, comme son nom ne l'indique pas, sur la commune de La Turbie.
Au final, « nous allons créer dans de bonnes conditions une alternative à l'A500 », souligne le préfet qui a voulu rendre hommage à ses prédécesseurs qui ont travaillé sur ce dossier.
« Plus près de la vie des gens »
Si cette décision est l'aboutissement de la ténacité des maires, c'est également le résultat de l'impulsion donnée par le président François Hollande qui, en juillet dernier, a exprimé le souhait de relancer des plans d'investissement autoroutier. « C'est un arbitrage important pour les Alpes-Maritimes, note Georges-François Leclerc. La bretelle de l'aire de Beausoleil est un petit équipement. Mais c'est, je crois, un grand pas en avant pour les salariés de Monaco. »
Le ministre d'Etat Serge Telle est convaincu de l'intérêt de l'investissement. Ce dossier est le résultat d'un travail « dans un esprit productif et efficace dont le but est d'être au plus près de la vie des gens. »
Jean-Claude Guibal se réjouit : «Je le dis au nom des communes qui constituent le tissu conjonctif de la Principauté : nous vivons grâce à l'activité économique de Monaco. Chaque possibilité qui facilite l'accès à Monaco (transports par téléphérique mais aussi télétravail) est vitale pour le département. »
Patrick Cesari insiste, lui aussi, sur les relations étroites de Monaco avec la France, et plus spécifiquement avec le bassin mentonnais. « Nous n'avons jamais renoncé. Et nous avons bien fait. C'est une grande satisfaction. Cette bretelle est un atout économique supplémentaire à l'Est du département. » Et de souffler déjà l'idée d'une bretelle autoroutière dans l'autre sens…
Faudra-t-il attendre vingt ans ?...
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