On l’oublie trop souvent! Les comparutions successives devant le tribunal correctionnel en témoignent! L’addiction à l’alcool est aussi une affaire de femmes!
Avec une différence cependant par rapport aux hommes : un sentiment de honte à la barre.
Elle n’avait pourtant pas grand-chose à craindre sur la publicité de l’affaire, les restrictions sanitaires actuelles obligeant le nombre de personnes dans le prétoire à un régime congru.
"Il me fallait oublier cette détresse"
Sans aborder un éventuel passé éthylique de la prévenue, le président Jérôme Fougeras Lavergnolle a rappelé : "En ce début d’été, une personne alertait par téléphone la Sûreté publique sur la conduite hasardeuse d’un véhicule qui roulait en direction de Monaco. Vers 21 h 30, les policiers l’interpellaient au moment où elle pénétrait avec sa voiture en Principauté. Ils constataient que la conductrice était ivre. C’était vous, avec une alcoolémie de 0,76 mg/l. C’est un taux largement excessif pour prendre le volant..."
La jeune femme a reconnu timidement une journée passée à la plage de Juan-les-Pins.
"Ce jour-là, je me suis complètement laissé aller, raconte-t-elle. Avec une petite fille de deux ans, au chômage, à la recherche d’emploi et sans toit, j’étais à bout. J’ai bu au moins quinze verres de rosé. Il me fallait oublier cette détresse..."
Mauvaise mère ? Non ! La prévenue a complété ses propos lacrymogènes par son obligation de conduire.
"J’avais conservé par mégarde les clés du logement beausoleillois de mon copain. Quand il m’a demandé de les lui ramener pour rentrer chez lui, j’étais bien forcée de faire le trajet..."
"Un danger pour elle et les autres"
L’intéressée a beau battre sa coulpe à l’audience, le ministère public a réclamé une sanction de 600 euros d’amende et l’interdiction de conduite pendant un an en Principauté.
"Le taux est relativement bas par rapport à sa consommation, rajoute le Premier substitut Julien Pronier. Cette femme était un danger pour elle et pour les autres automobilistes ou piétons. Il faut qu’elle ait conscience de la gravité de son infraction..."
Sans avocat pour la défense, la formation collégiale s’est aussitôt retirée pour délibérer.
A priori, ému par les conditions de vie précaire de la jeune femme, le tribunal a prononcé une peine de 1.000 euros d’amende avec sursis et l’interdiction de conduire en Principauté pendant un an.
Aurait-elle été sanctionnée si cette automobiliste avait rejoint la cité de Beausoleil en passant par la Moyenne-Corniche ?
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