Après la condamnation d'un guide de haute-montagne à Nice, le père d'une victime espère "une prise de conscience dans la profession"

Le père d'Anne Bertrand, décédée dans l'avalanche qui avait fait quatre morts à Entraunes en 2018, appelle à mieux encadrer les pratiques des guides, après la condamnation ce lundi du professionnel qui accompagnait sa fille.

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Christophe CIRONE Publié le 17/03/2025 à 16:33, mis à jour le 17/03/2025 à 16:33
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Jean-Jacques Bertand, ici aux côtés de son avocate Caty Richard lors de l'audience du 27 janvier dernier, espère que la profession des guides tirera les leçons de cette affaire tragique. Photo Dylan Meiffret

Au téléphone, Jean-Jacques Bertrand se dit "un peu dans un état second". L'information vient de tomber. Le tribunal correctionnel de Nice vient de condamner pour homicides et blessures involontaires le guide de haute-montagne qui accompagnait sa fille, lors d'une randonnée à ski à Entraunes. "ça ramène en 2018", confie le père d'Anne, l'une des quatre victimes décédées.

Sept ans après, Lionel C., 68 ans, a été reconnu coupable et condamné à deux ans de prison avec sursis, ce lundi après-midi. Certes, "ce jugement ne ramène pas ma fille. Mais on n'a pas rêvé. Il y a bien eu quelque chose de totalement anormal", réagit Jean-Jacques Bertrand. Ce Lyonnais salue le travail acharné de son avocate Caty Richard, celui aussi de l'expert nivologue Richard Lambert, qui s'était rendu sur les lieux du drame peu après.

Les professionnels de la montagne scrutaient le sort réservé à Lionel C., ce guide chevronné surpris par une double avalanche avec cinq clients. Il admettait des erreurs, pas de faute. Le tribunal a conclu qu'une série de négligences avaient constitué une faute caractérisée. "Si on peut obtenir une prise de conscience dans la profession pour modifier un certain nombre de façons de faire, ce serait bien", estime Jean-Jacques Bertrand.

"La sanction est lourde"

Au terme d'un processus judiciaire long et tortueux, le tribunal a suivi les réquisitions du parquet. "Même si la perte d'Anne demeure une blessure indélébile, c'est un vrai soulagement pour mes clients de savoir que la justice les a entendus", réagit Me Caty Richard, l'avocate de la famille Bertrand. "Nous appelons désormais de nos voeux à une réflexion et une évolution sur les réglementations de sécurité en montagne et les obligations des guides."

Me Xavier Chantelot, avocat de Lionel C., plaidait la relaxe. Pour lui au contraire, "la sanction est lourde. Elle est conforme aux réquisitions orales du parquet, qui avait jusqu'à présent systématiquement réclamé un non-lieu... Les magistrats ne sont pas toujours d'accords entre eux." Joint par téléphone, Me Chantelot n'avait pas encore pu joindre Lionel C. Fera-t-il appel ? "Il faut que j'y réfléchisse avec mon client", temporise son conseil, considérant les "victimes à respecter" et "la longueur de la procédure".

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