Alcool, violence conjugale et vandalisme à Monaco: prison ferme pour le concubin

Un homme a comparu devant le tribunal correctionnel pour avoir frappé sa compagne, dégradé sa voiture et saccagé son appartement. Rien que ça. Sanction des juges : quatre mois ferme

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JEAN-MARIE FIORUCCI Publié le 31/08/2016 à 05:01, mis à jour le 31/08/2016 à 05:01
« Je n’ai pas pu me contrôler », témoigne celui qui a sorti un couteau face aux agents de police après avoir roué de coups sa compagne et saccagé son appartement de la tour Odéon. Jean-François Ottonello

Irascible. Furieux. Haineux. Agressif. Apparemment normal quand il est sobre, les excès de violence et dérapages incontrôlés d'un jeune homme ivre ont inquiété la formation collégiale du tribunal correctionnel. Ce Français de 29 ans a comparu lundi après-midi selon la procédure de flagrant délit pour avoir brutalisé sa compagne, conduit en état d'ivresse, détérioré le véhicule, fracassé les meubles et saccagé l'appartement de cette jeune Monégasque dans la tour Odéon.

Il a écopé de quatre mois de prison ferme, de l'interdiction d'entrer en relation avec la victime et d'une contravention de 500 €.

Il meurtrit ses chairs

Pourtant, cette soirée du vendredi 26 août était placée sous le signe de la fête. L'homme célébrait son anniversaire en compagnie de trois amis et de sa concubine. Après avoir stationné son véhicule au quai Antoine-Ier, ce cordiste (travailleur acrobatique), commence sa beuverie dans les établissements du port Hercule. Champagne, rhum, vodka… Au fil des multiples verres, son comportement change. Il devient agressif et meurtrit ses chairs avec sa clé de voiture coincée entre ses doigts et la paume de sa main. Dès lors, il est refoulé de La Rascasse par les vigiles.

Le groupe décide de rentrer à la maison. Mais ce dipsomane insiste pour conduire. Copains et copine refusent et préfèrent rentrer à pied. Au début de l'avenue d'Ostende, le conducteur aperçoit ses amis et sort du véhicule pour ramener sa compagne à l'avenue de l'Annonciade. Comme elle refuse, il la frappe…

"Une colère aveugle"

« Quand vous parvenez au domicile de la tour Odéon, spécifie le président Jérôme Fougeras-Lavergnolle, vous promenez le chien et vous détériorez la voiture de la victime. Vos amis et amie arrivent dans l'appartement et constatent que vous l'avez entièrement saccagé. Vous rouez de coups votre compagne ! Ils appellent la police en criant : "Faites vite, il va la tuer". À la vue des agents vous sortez un couteau… Une fois maîtrisé, à la Sûreté publique, vous avez encore un taux élevé d'alcool de 0,91 mg/l. Qu'est-ce qui vous a pris ? »

Le prévenu ne conteste pas les faits, mais il ne se souvient de rien. « L'alcool m'a fait disjoncter. J'ai revu le mal-être de mon enfance, avec un père ivrogne et violent. Je suis désolé. J'étais comme emporté par une colère aveugle. Je n'ai pas pu me contrôler. » La victime, le visage encore tuméfié, témoigne à la barre : « En trois ans de vie commune, il n'a jamais été impétueux. Je ne l'ai jamais vu dans cet état ». Me Philippe Flamant, pour la partie civile, constatera « un homme qui regrette. Mais je ne suis pas dupe devant cette absence de mémoire. Il a eu la présence d'esprit de demander la clé de l'appartement au concierge, d'aller sous la douche pour se dégriser et quand les autres pleurent, lui cogne. Quand on a un problème psychologique, on se soigne. On ne boit pas. Comprenez la peur de la victime avec cinq jours d'ITT. Des milliers d'euros ne vont rien réparer. Il faut la protéger. Prononcez une mesure d'interdiction de venir la perturber… »

"Bêtise et lâcheté"

À son tour, le procureur général Hervé Poinot blâmera « la bêtise et la lâcheté d'un jeune homme avec un trou de mémoire très circonstancié. Il lance des couteaux contre des objets à l'arrivée de la police. Un comportement inadmissible et des conséquences graves. Pour les trois délits, la peine ne sera pas inférieure à six mois ou un an, sans contact avec la victime, et 200 € d'amende ».

La défense plaidera la clémence par le biais du fractionnement des jours de prison pour un détenu choqué par une sorte de maelström de troubles, de malaises venus de l'enfance. «Mon client, rappellera Me Raphaëlle Svara, ne banalise rien. Il est indigné par son attitude. Il a trop bu. Avec six mois d'incarcération, il n'aura plus de travail. Sera-t-il encore motivé?»

Le tribunal préférera la sévérité.

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