Les altercations entre conducteurs sont légion. Un terrain "glissant" où se sont engouffrés un directeur commercial, prévenu à l’audience, et un scootériste, le plaignant, absent à la barre. Leur différend a été évoqué devant le tribunal correctionnel. Comme toujours, l’élément discordant est anecdotique et le message ne rehausse pas la personnalité des antagonistes.
"J'étais ferme, pas violent"
Le désordre créé par ce débordement éclate le 15 septembre dernier, en fin d’après-midi. Le prévenu, conducteur d’un véhicule, raconte qu’il effectuait une marche arrière au niveau du virage du Fairmont.
"Tout à coup, précise-t-il, un homme gare son scooter devant ma voiture. Il en descend avec son téléphone dans les mains et se dirige vers moi en hurlant, provocant, menaçant, son casque sur la tête. Je sors à mon tour et je le repousse car je craignais qu’il dégrade ma berline avec cet objet. J’étais ferme, mais pas du tout violent. Il n’y a eu aucun coup échangé. Je l’ai juste repoussé avec mes mains sur sa poitrine…"
"Certificat médial à l'appui"
Le président Jérôme Fougeras-Lavergnolle relit la déposition de la victime. "Dans sa plainte, il indique être employé au palace. Il sortait de son travail quand il a été arrêté par une voiture qui effectuait une manœuvre. L’opposant a vu le conducteur venir vers lui pour le frapper au niveau du thorax. À la suite de ces coups violents, il a ressenti une forte douleur et il a consulté un médecin. Il en a résulté huit jours d’ITT, avec un certificat médical à l’appui…"
Le cadre quinquagénaire réfute à nouveau tout geste violent et dément la moindre intention d’agressivité.
Manque de crédibilité
Du côté du parquet, on ne croit pas du tout à la version présentée par le prévenu. "On ne porte pas la main sur quelqu’un, articule avec force le procureur Cyrielle Colle, en détachant bien les syllabes. C’est une règle de Droit. Même si Monsieur a repoussé la victime, il a commis des violences. Il faut donc écarter l’éventuelle cause de légitime défense. Elle n’existe pas! On ne défend pas sa voiture en frappant sur une personne. On peut l’accepter pour protéger sa propre intégrité physique. La peine doit avoir un principe pédagogique: 500€ d’amende!"
"Le plaignant est absent, constate Me Thomas Giaccardi. Des témoignages apparaissent et se rajoutent un mois après les faits. C’est un manque de crédibilité et fiabilité. Mon client a souhaité se garer. La victime a peut-être eu peur et ne s’est pas limitée aux seules insultes. Le scootériste bloque le véhicule et devient menaçant. Il y a un risque et le comportement de l’automobiliste est bien de la légitime défense afin de conserver une distance sécuritaire. Prononcez la relaxe de mon client!"
Le tribunal a suivi.
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