Il est haut fonctionnaire à la Direction du travail. Ce Monégasque d'une cinquantaine d'années a comparu menotté, vendredi, devant le tribunal correctionnel pour conduite en état d'ivresse. Mercredi 13 juin, après avoir percuté un véhicule avec son deux-roues sur la contre-allée du boulevard Albert-Ier, vers 15 h 30, il avait été contrôlé avec une alcoolémie de 2,22 g dans le sang.
Dans le box, avec humilité et dignité, le détenu a reconnu les faits sans tergiverser, face au président Adrien Candau. « J'avais bu dès le matin. Comme j'avais peur d'arriver en retard à mon rendez-vous, j'ai pris mon scooter. Habituellement, je me déplace à pied ou en bus. Je m'engage à reprendre les consultations avec un médecin et je tiens à poursuivre mon travail… »
Le magistrat s'étonne que le prévenu ne gère pas avec plus de rigueur pareille dépendance à la boisson. Le quinquagénaire confesse sa faute, ses torts avec une voix déchirée par le remords.
« J'ai beaucoup réfléchi en prison »
« Au cours de la nuit passée à la maison d'arrêt j'ai beaucoup réfléchi. Cette addiction est très ancienne. J'avais arrêté pendant vingt-cinq ans. Puis, le 24 décembre dernier, à l'occasion d'un repas, j'ai repris un verre. C'était le verre de trop. Je me suis rendu compte de la stupidité de mon comportement. Je m'engage à suivre dès ma libération les directives du médecin. »
Sans aucun antécédent judiciaire constaté, le procureur général Hervé Poinot réclame une peine de deux mois d'emprisonnement avec sursis, assorti de la liberté d'épreuve et de soins, plus une d'amende. Non sans avoir précisé auparavant : « Monsieur est un danger pour lui-même et pour les autres avec un tel taux en milieu d'après-midi. Il est conscient de sa problématique. Sa place n'est pas en détention, car il a l'espoir d'un flagrant délit pédagogique avec une réflexion profonde. »
La défense, assurée par Me Thomas Brezzo, demande à la formation collégiale de retenir l'absence de conséquences graves. « Mon client s'est ouvert de son problème. Mais nous ne sommes pas devant un cabinet médical. Malheureusement, son état dépressif l'a fait rechuter. La peine requise est adaptée et doit le faire réfléchir… »
Le tribunal condamnera le prévenu à un mois d'emprisonnement avec sursis, liberté d'épreuve et obligation de soins pendant trois ans. Sans oublier l'amende à 45 €.
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