A Monaco, 15 jours de prison et 1.500€ d'amende pour un chauffeur de taxi qui avait malmené sa cliente

Habituellement, les chauffeurs de taxi sont aimables et courtois en Principauté. Mais si une course se passe dans de mauvaises conditions, le professionnel énervé peut se montrer irascible.

J.-M. F. Publié le 03/04/2015 à 08:05, mis à jour le 03/04/2015 à 08:32
Palais de Justice de Monaco 3
Michaël Alesi

Habituellement, les chauffeurs de taxi sont aimables et courtois en Principauté. Mais si une course se passe dans de mauvaises conditions, le professionnel énervé peut se montrer irascible.

Jusqu'à blesser son client. C'est l'affaire qu'a jugée le tribunal correctionnel qui a condamné le prévenu à quinze jours de prison avec sursis et 1 500 € d'amende pour… mauvaise conduite !

Le 13 novembre dernier, une dame appelle un taxi pour se rendre chez un médecin de Beausoleil avec son enfant de 2 ans. Après trois-quarts d'heure d'attente, la voiture arrive enfin.

Visiblement agacée par cette perte de temps, la cliente le fait savoir au chauffeur. Pendant le parcours, le ton monte… La situation s'envenime au point que la dame demande de descendre du véhicule au niveau de l'hôtel Métropole.

Le chauffeur s'arrête plus loin, à hauteur du poste de police de la place du Casino. Furieux, il descend le premier et, sans ménagement, il tire sur le bras de sa cliente pour l'arracher de l'habitacle ! « J'ai eu le sentiment que le taxi allait repartir avec mon enfant à l'intérieur », déclarera-t-elle aux policiers. Elle se rendra au CHPG où les médecins prescriront trois jours d'ITT.

« L'attitude du chauffeur de taxi est inadmissible »

« Pourquoi une telle violence ? s'étonne le président Florestan Bellinzona.

- Tout allait mal dès le départ, argumente le chauffeur. Ma cliente était énervée. Elle criait avant de monter dans la voiture ! Je n'étais pas responsable de la longue attente…

- Et vous ne vous êtes pas arrêté non plus à sa demande !

- Quand on prend un taxi pour une destination annoncée, on ne s'arrête pas en chemin. Je travaille pour gagner ma vie. Certes, j'ai sorti cette dame de force. Et comment pouvait-elle penser que j'allais repartir avec son enfant ? »

Me Yann Lajoux, pour la partie civile, évoque alors la peur de sa cliente. « Imaginez son état quand elle se voit engueulée et brusquée ! Elle a dû repartir des urgences avec une minerve et des hématomes. C'est une attitude inadmissible de la part d'un chauffeur de taxi. »

Un peu remontée par la position du chauffeur, le procureur Cyrielle Colle s'indignera : « La victime n'a tout de même pas inventé ses multiples blessures ! C'est bien le prévenu qui en est l'auteur. Il faut sanctionner de tels actes. Cet homme doit comprendre qu'il y a des limites à ne pas dépasser. On ne prend par des clients pour les jeter… » La peine ? Un mois d'emprisonnement assorti du sursis.

« Dans ce dossier, rappellera Me Bernard Bensa, si mon client a commis des fautes, il en a expliqué les causes. On parle de kidnapper l'enfant, il y a deux certificats médicaux : il ne faut pas extrapoler. Au cours des confrontations, on relève des contradictions importantes de la plaignante avec ses premières déclarations. Si le chauffeur avait quelque chose à se reprocher, se serait-il arrêté devant le poste de police ? Son seul tort a été de prendre la victime, visiblement très énervée, par le bras. C'est un acte malheureux ! Modérez votre condamnation ! » Le tribunal acquiescera.

 

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