"À cause de la pluie", il percute un piéton avec sa moto à Monaco: un Italien condamné

A cause de la chaussée mouillée, un Italien n’a pu maîtriser à temps son deux-roues au moment où la victime traversait. Il a été condamné à 1.000€ d’amende avec sursis.

JEAN-MARIE FIORUCCI Publié le 27/03/2023 à 09:45, mis à jour le 27/03/2023 à 11:32
Le prévenu accuse la pluie d'être à l'origine de l'accident. Photo DR

En Principauté, les accidents corporels de la circulation routière impliquant des victimes se produisent inévitablement en milieu urbain. D’où ce dossier de blessures involontaires au centre de Monte-Carlo, évoqué à l’audience du tribunal correctionnel de Monaco.

Dès que le président Jérôme Fougeras Lavergnolle a instruit l’affaire, on pouvait craindre le pire pour la personne qui traversait sur la place des Moulins le 4 mars 2022, vers 19 heures. Mais plus encore s’attendre à un drame horrible pour la petite fille de 5 ans qu’elle tenait par la main gauche quand elle a été percutée sur le passage protégé par une moto. Plus de peur que de mal. En revanche, la victime, bien plus âgée et gravement blessée, était conduite aux urgences du CHPG.

Multiples fractures faciales

À l’issue des premiers soins donnés, à la sortie même de l’hôpital une ITT de quarante-cinq jours était déterminée. À la barre, son conseil, Me Maeva Zampori, est venu évoquer les séquelles de la plaignante. "Il y a un fort préjudice. D’abord, cet accident a réveillé d’autres douleurs aux genoux, poignets, rachis cervical. Si le motard comme ma cliente ne se sont pas vus arriver, un an et dix jours après les faits, elle n’a toujours pas été indemnisée des sommes déboursées! La facture se monte à quelque 3.900 euros de frais supplémentaires. Ce n’est tout de même pas à la victime de prendre en charge pareil montant. Nous réclamons une somme de 4.500 euros pour tous les dommages subis."

Le magistrat s’est aussitôt enquis de la version du prévenu. C’est un Italien de 38 ans demeurant à Camporosso, arrivé à la barre avec un gros pansement au niveau du nez. Il rejoignait son domicile avec sa compagne ce soir-là. "Je roulais à une vitesse normale. J’ai pourtant freiné. Mais la chaussée était mouillée. À cause de la pluie, ma moto a glissé par un phénomène d’aquaplaning.

- Les policiers ont déclaré que la victime s’était engagée et qu’une voiture s’était arrêtée pour la laisser traverser, a fait remarquer le président. À quoi pensiez-vous en conduisant? Parliez-vous avec votre compagne?

- Ce n’était pas possible, nous avions le casque. J’ai été surpris…

- Vous avez été hospitalisés tous les deux. Pour la personne qui traversait, les médecins ont diagnostiqué de multiples fractures faciales et des problèmes dentaires. Je note que vous n’avez jamais été condamné."

Le prévenu de conteste pas les faits

Du côté du parquet on n’ose encore imaginer si l’enfant de 5 ans avait été tenu par la main droite. "Quelles auraient été les conséquences pour cette petite fille? Le prévenu n’avait pas dépassé les 25 km/h, a reconnu le substitut Maxime Maillet; la chaussée était détrempée; il faisait nuit. Mais il faut redoubler de prudence quand il pleut et que l’on doit freiner dans l’urgence. Il y a une faute d’imprudence notable. Le motard devait rouler au pas. Évidemment, cette erreur peut arriver à tout conducteur. Je requiers 2.000 euros d’amende et une interdiction de conduire en Principauté pendant six mois."

Attention! L’être humain n’est pas une machine pour la défense. "Attitudes et jugements sont sujets à l’erreur quand on conduit un deux-roues, a estimé Me Hervé Campana. Parfois on ne voit pas le danger. Mon client a eu beau freiner, il n’a pu éviter la catastrophe. Écoutez-le! Il ne conteste pas les faits et assume pleinement sa responsabilité. Je vous demande la plus grande clémence. Le priver pendant six mois de son propre moyen de transport afin d’assurer dans les meilleures conditions son activité professionnelle de chef cuisinier à bord de bateaux c’est exagéré. On ne s’oppose pas aux demandes de la partie civile, mais dans de plus justes proportions."

Le tribunal a entendu la requête. Il a condamné le prévenu à 1.000 euros d’amende avec sursis et au vu des circonstances, il n’a pas jugé opportun d’interdire la conduite à Monaco. Quant à la partie civile, il lui a été alloué la somme de 3.500 euros.

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Monaco-Matin

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