Un Britannique de 25 ans a été condamné à un an d’emprisonnement avec sursis pour avoir téléchargé sur son disque dur plus d’un millier d’images et de vidéos mettant en scène des enfants dans des situations dégradantes et violentes. Ce même dossier était déjà venu sur la table du tribunal correctionnel aux premiers jours de mai. À l’époque, les magistrats avaient préféré le renvoyer à cette audience de fin juin car aucune expertise psychiatrique n’avait été réclamée. Ils estimaient cet examen médical particulièrement utile pour la manifestation de la vérité. Surtout pour la connaissance d’une éventuelle pathologie de ce Beausoleillois, âgé de 20 ans au moment des faits.
1.083 fichiers illégaux
À la barre, le jeune homme, jamais condamné, écoute, tête baissée, le président Florestan Bellinzona rappeler la genèse des faits. Le 4 août 2013, les autorités britanniques signalent aux policiers monégasques l’échange de fichiers pédopornographiques sur un blog lié à un forum anglais spécialisé dans la sexualité, géolocalisé grâce à l’adresse IP. Les enquêteurs de la Sûreté publique ne tardent pas à identifier le titulaire du branchement au réseau informatique. Il s’agit d’un résident de la Principauté décédé…
Leurs investigations permettaient d’établir que les fils du défunt n’avaient pas résilié la ligne et qu’ils hébergeaient chez eux, à titre gracieux, une troisième personne: un serveur d’une boîte de nuit.
"C’est vous, poursuit le magistrat. L’expertise de votre ordinateur révèle que vous aviez stocké 1.083 fichiers illégaux et plusieurs vidéos et qu’une partie avait été supprimée. On a également retrouvé une photo où vous êtes en train de frotter votre sexe contre une prostituée. Pourquoi vous intéressiez-vous à la pornographie infantile?"
"Parce que je m’ennuyais…"
L’air hébété, le prévenu répond: "C’est parce que je m’ennuyais…"
Le président étonné: "Très peu de gens qui se morfondent téléchargent des images de mineurs carrément violés, et que vous avez consultées. Peut-être étiez-vous en état de frustration sexuelle? Car vous n’avez aucun problème d’après l’expert! Vos déclarations, à cette audience, ne correspondent pas aux questions posées…"
Le prévenu ressasse à plusieurs reprises: "C’était juste de la curiosité… Je n’ai aucun souci médical… Je regrette…"
La réponse irrite chaque fois le magistrat: "Pourtant vous vous masturbiez en les visionnant? J’ai du mal à croire que cela ne vous intéressait pas du tout. C’est à vomir de voir des enfants de 6 à 8 ans se faire sodomiser par des adultes… Ce sont des victimes parce qu’il y a des consommateurs! Des gens comme vous qui les téléchargent."
"Ce n’est pas un pervers"
"Il doit prendre conscience que ce genre de collectionneur participe au trafic d’enfants, enchaîne le premier substitut Olivier Zamphiroff. Son incapacité à reconnaître son acte mérite une peine entre 18 et 24 mois avec sursis."
La défense est excédée à l’annonce des réquisitions et plaide l’erreur de jeunesse. "L’expert affirme que mon client ne représente pas un danger, lance, amère, Me Alice Pastor. Ce n’est pas un pervers. Il ne raconte pas n’importe quoi. C’est juste un fantasme où il se laisse un peu déborder. À la suite de l’enquête de 2016, on jette cet homme en garde à vue. Fragilisé, pendant deux ans, il n’est pas soutenu. Ne vous laissez pas noyer par le millier d’images effacées. Ne l’envoyez pas devant le peloton d’exécution. Il a de grandes chances de perdre son emploi. Ne l’associez pas à cette criminalité qui pullule sur la toile…"
Le tribunal validera une peine de douze mois avec sursis.
commentaires