Six jours d’ascension soutenue pour atteindre le Toit de l’Afrique. Une dernière nuit glaciale pour gravir les derniers kilomètres séparant le camp de base du pic Uhuru, sommet du Kilimandjaro. Et puis, alors que le soleil perce une épaisse mer de nuages, le drapeau tanzanien et le panneau final, plantés à 5.895mètres d’altitude, s’offrent aux six amis de la Principauté.
Nicolas, Clément, Benoît, Manu, Eric et Julien dégainent alors le drapeau monégasque, où la majorité réside et travaille, pour un cliché souvenir bien mérité.
Éreintés, essoufflés par une carence en oxygène, ils ne resteront guère plus qu’une demi-heure. "C’était impossible de rester des heures sur place, sourit Nicolas Toscan, revenu en Principauté depuis ce défi accompli courant octobre. Alors, on capture les meilleures images avec nos yeux, on se prend dans les bras, on profite du moment présent. Il y avait beaucoup d’euphorie et de joie qui ont vite laissé place à de la nostalgie. C’est un projet qu’on a mûri sur le long terme avec beaucoup d’organisation."
Préparation intense
C’est durant un confinement, décrété pour enrayer l’épidémie de Covid-19, que la bande de copains, unie par l’amour de la nature et la passion pour la randonnée en montagne, a nourri cette ambition sportive. Affûtés physiquement, les six hommes ont toutefois multiplié les sorties pour renforcer leur cardio et éviter les mauvaises surprises en Tanzanie. "Après le travail, on a monté un paquet de fois la Tête de Chien en passant par les sentiers. Puis, pour habituer nos organismes au manque d’oxygène, on a réalisé plusieurs sorties en altitude: le mont Argentera en Italie (3.297m), le Nadelhorn en Suisse (4.300m), à Isola en autonomie pendant 72h, le refuge italien Torino (3.375m)", poursuit Nicolas Toscan.
Deuxième étape, vitale: ne pas improviser et bien peaufiner l’organisation de l’aventure en s’entourant de locaux expérimentés. "Notre guide principal a constitué une solide équipe avec des porteurs, un cuisinier, un homme qui s’occupait des démarches administratives dans les différents camps."
65 kilomètres de montée
Enfin, troisième facteur: la chance. Au gré des 65 kilomètres d’ascension, que ce soit dans une jungle luxuriante où évoluent girafes et singes, ou à travers des paysages volcaniques et lunaires, Dame Nature aura préservé les six marcheurs de ses caprices. " Pas une goutte de pluie, sourit Nicolas. La journée, il faisait entre 5 et 10 degrés. Par contre, les nuits étaient très fraîches avec des températures négatives."
Si certains ont été gagnés, de façon passagère, par le mal des montagnes – principalement des maux de tête – aucun d’entre eux n’aura abandonné. Au sommet, en plus du drapeau rouge et blanc, l’équipe monégasque a exhibé les logos de ses partenaires: Telis, qui a équipé et payé les pourboires des porteurs, et l’association Wolf Pack Sports Team.
Jamais rassasiée, l’équipe de sportifs vise déjà d’autres challenges à l’avenir: une traversée de la Corse par le mythique GR20, et l’ascension de deux sommets: le Denali en Alaska – anciennement mont McKinley – à 6.190mètres d’altitude et l’Aconcagua, un sommet argentin culminant à 6.961mètres.
La route la plus longue pour monter au sommet.
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