Fermetures de l'A500, embouteillages... Le trafic routier vers Monaco de retour après la crise du coronavirus

Progressivement, le trafic routier se fait de plus en plus dense dans et aux abords de Monaco. Le CIGM craint que le point de bascule ne soit proche. Sur les rails, la fréquentation est timide.

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Thibaut Parat Publié le 17/06/2020 à 21:49, mis à jour le 17/06/2020 à 21:53
Au gré des étapes phares du déconfinement en France et à Monaco, le curseur du nombre de véhicules entrant et sortant à Monaco n’a eu de cesse de croître. Photos F.B

Ne dit-on pas que le malheur des uns fait le bonheur des autres ?

Selon un comptage gouvernemental en date du 16 juin, 10.381 salariés de 993 entreprises de la Principauté ont été déclarés « télétravailleurs » auprès de l’Inspection du travail. Un manque à gagner certain pour les commerces de restauration qui, également privés des touristes, voient leur chiffre d’affaires fondre comme neige au soleil.

A contrario, les conséquences positives de ce changement d’habitudes se sont illustrées sur l’asphalte. Moins de voitures, moins d’embouteillages dans et aux abords de la Principauté qui, on le sait, sont d’ordinaire engorgés aux heures de pointe.

Ce fut vrai, au moins pendant un temps. Du 18 mars au 4 mai, quand le pays était sous cloche, le nombre journalier de véhicules entrant et sortant du territoire de 2 km² n’a jamais excédé les 36.248 (55.312, le 17 mars, ndlr). Logique. « À titre de comparaison, en mars 2019, on était en moyenne à 99.214 véhicules entrant et sortant par jour », fait savoir Jean-Luc Puyo, directeur de l’Aménagement urbain. Un écart abyssal.

Bientôt le point de bascule

Depuis, au fur et à mesure des phases clés des déconfinements monégasque et français, le curseur n’a eu de cesse de croître. Et les ralentissements ou bouchons matinaux sont, logiquement, redevenus le quotidien de milliers de pendulaires. Surtout depuis le 1er juin, quand la jauge a dépassé les 90.000 véhicules par jour.

« On n’a pas encore vraiment constaté de gros bouchons intra-muros sauf quand il y a un véhicule mal stationné ou un accident, résume Stéphane Porcu, chef de bureau et responsable d’exploitation au Centre intégré de gestion de la mobilité (CIGM). On étudie le point de bascule, la jauge que l’on dépasse et qui donne la sensation qu’on est bloqué. On s’en approche grandement. »

L’acteur monégasque, classé opérateur d’intérêt vital et chargé de réguler le trafic, n’a jamais fermé le rideau pendant le confinement, tenant ainsi une comptabilité pointilleuse du flux routier.

Autre indicateur révélateur : la fermeture récurrente du tunnel de l’A500 aux heures de pointe quand les bouchons remontent dans l’ouvrage sur, au moins, 100 mètres. La fameuse réglementation dite « Mont-Blanc ». « Sur les deux premières semaines de juin, nous avons retrouvé un niveau de trafic dans le tunnel de l’A500 comparable aux mêmes semaines de 2019 », confirme Escota, en charge des artères autoroutières.

Une peur du train ?

Des milliers de personnes encore en télétravail mais un trafic routier de plus en plus dense : comment l’expliquer ?

« Les entreprises nous ont informées du nombre de salariés concernés par le télétravail mais elles ne nous communiquent pas les détails sur les modalités d’utilisation de ce dispositif. Ainsi, les entreprises peuvent avoir tout ou une partie des salariés en travail à distance et évoluer d’une semaine à l’autre pour s’adapter aux besoins de l’activité », nous confie-t-on du côté du gouvernement princier.

Difficile, donc, d’établir une corrélation précise sans une étude transversale, approfondie et opérée avec un certain recul. Et d’autant plus difficile que des salariés, jusqu’alors au Chômage total temporaire renforcé (CTTR), retrouvent petit à petit le chemin du travail.

Une chose est sûre, les trains sont loin d’avoir retrouvé leur affluence d’antan : 8.500 voyages comptabilisés ce mardi depuis la gare de Monaco contre 23.000, le chiffre de référence (lire ci-dessous). « Il y a des gens craintifs qui n’osent pas encore reprendre le train et côtoyer d’autres personnes dans des endroits confinés », suggère Stéphane Porcu.

Une supputation confirmée par des témoignages d’usagers du rail. Ce qui pourrait expliquer un report du trafic sur l’asphalte.

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