Mais Elias Lapinère s’impatiente. Il est temps de rentrer. L’actrice doit participer à 18 heures à Cannes à la réception accompagnant la présentation de son film.
La Metro-Goldwin-Meyar ne badine pas avec les horaires.
Il faut repartir. Grace Kelly, troublée, oublie de signer le registre des visiteurs.
Peut-être sent-elle, en son for intérieur, qu’elle reviendra ! Le prince Rainier la laisse partir, à regret. La reverra-t-il?
Sur le chemin du retour, raconte Pierre Galente, Grace ne cessera de dire: "Il est charmant!"
La revoici à Cannes. C’est avec une demi-heure de retard qu’elle se présente aux Ambassadeurs pour la réception de la délégation américaine. Le soir a lieu la projection du film. Elle n’a rien vu.
Les images avaient beau défiler sur l’écran, elle n’avait dans la tête que sa rencontre avec le prince.
Peu lui importaient les applaudissements du public ou la bouderie du jury, quand reverrait-elle le prince? Elle rentra en Amérique sans prix ni palme (voir encadré) mais avec un souvenir qui faisait battre son cœur.
Le mariage le 18 avril 1956
Les choses vont alors se précipiter. Grâce à l’intermédiaire du père Francis Tucker, confesseur du prince, Rainier III est invité par la famille Kelly pour les fêtes de fin d’année.
Les amoureux annonceront leurs fiançailles le 6 janvier 1956, au cours d’un bal de charité. Tout le monde commence à se passionner pour cette histoire de conte de fées des temps modernes.
Le mariage a lieu le 18 avril 1956 sous les caméras de la télévision. Quelques années après le couronnement de la reine Elisabeth, ce spectacle nuptial ravit le monde entier. La M.G.M. ayant obtenu l’exclusivité des droits de tournage et de documentaire, la réalité rejoint la fiction.
On verse des larmes dans tous les foyers du monde. Dans ses rêves les plus fous, Grace Kelly n’avait jamais imaginé tenir un tel rôle. Ce rôle, ce n’est pas Hollywood mais Monaco qui lui avait fourni.
Tout avait commencé par un bel après-midi de mai, un jour où une actrice américaine ignorait qu’on n’allait pas rendre visite à un prince sans avoir couvert sa tête...
Un film sans récompense
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