De Paris à Menton, un road trip sur la Nationale 7 pour Jean-Baptiste Martinon

Les aventures insolites de Jean-Baptiste Martinon l’ont conduit à accomplir ce voyage en scooter électrique sur cette légendaire route de France, de la capitale française jusqu’à la cité du citron.

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Cédric Vérany Publié le 22/07/2022 à 11:04, mis à jour le 23/07/2022 à 10:55
À chaque étape, Jean-Baptiste Martinon compte sur l’hospitalité des gens croisés en chemin pour l’héberger pour la nuit. Photo Jean-François Ottonello

Ses abonnés sur Instagram l’ont déjà vu livrer des gâteaux dans Paris en courant, déposer des messages à la craie sur les trottoirs, courir le marathon des Sables et goûter à tout ce qui se fait de bon et de sucré partout en France. Jean-Baptiste Martinon est ce genre d’aventurier, connecté sur les réseaux sociaux et fourmillant de défis.

En ce début d’été, le Parisien a choisi de descendre vers le soleil. Mais - évidemment - d’une manière originale. En empruntant la mythique nationale 7 tricolore qui relie Paris à Menton. Un millier de kilomètres avalés en neuf jours en scooter électrique à la vitesse moyenne 35 km/h.

"J’aime prendre le temps de voyager seul, de rencontrer des gens sur la route", nous confiait-il, ce jeudi, à la terrasse d’un café de La Turbie au gré d’une halte. "J’ai l’impression d’avoir vécu mille vies en neuf jours, c’est incroyable. Et rejoindre la mer en partant de chez moi à Paris, je trouvais ça marrant. J’étais d’ailleurs bien content de me baigner mercredi en arrivant dans l’Esterel", sourit le garçon de 27 ans, avant de rouler la dizaine de kilomètres restants jusqu’à Menton, destination finale.

Parti de Théoule le jeudi matin, il a rejoint la Croisette, a repris la RN7 jusqu’à la Promenade des Anglais. Puis a traversé Èze, La Turbie, Cap-d’Ail, Beausoleil, Roquebrune pour arriver en terre mentonnaise.

"Mon grand-père m’en parlait comme la route des vacances"

L’idée de cette virée sur la Nationale 7 lui trottait dans la tête depuis longtemps. "Mon grand-père m’en parlait comme la route des vacances puis j’ai lu un livre de Clément Petreault qui racontait que cette route était tombée en désuétude. Je trouvais sympathique l’imaginaire de partir en vacances sur plusieurs jours", continue-t-il, expliquant qu’il a conjugué son envie personnelle avec son rôle d’ambassadeur pour le média Détour.tv consacré aux nouvelles mobilités, qu’il raconte pour cette chaîne sous l’angle d’aventures décalées.

D’où ce choix pour partenaire de road trip d’un scooter électrique de la marque Seat, son sac de voyage sanglé sur la selle.

"J’aime la moto ou le scooter car on observe mieux le paysage. Et l’électrique, je m’y suis mis il y a trois ans, en faisant Paris/Biarritz avec un Cityscoot (les scooters en libre-service parisiens N.D.L.R). Quand j’ai proposé ce projet, on m’a dit ‘‘t’es complètement con’’ et puis l’idée a fait son chemin. Et j’ai découvert le plaisir de voyager en électrique, le côté très silencieux, sans vibration, qui provoque moins de fatigue".

Techniquement, Jean-Baptiste et sa monture ont une autonomie de 80 à 90 kilomètres. Il recharge les batteries la nuit, roule 80 bornes le matin, fait une pause à midi pour recharger le temps de déjeuner, visiter, faire une sieste. Roule encore une heure et demie. Au total : 120 à 130 bornes chaque journée en moyenne. Une bonne norme en slow travel. "L’électrique implique aussi une interaction avec les gens pour trouver un endroit ou se brancher et recharger".

"Partout, les gens sont très accueillants"

C’est l’autre particularité de cette expédition à travers la France en solitaire. Si Jean-Baptiste s’est offert quelques bons gueuletons en chemin - dont une halte à la brasserie d’Anne-Sophie Pic dans la Drome - il n’a réservé aucune chambre d’hôtel. Son truc à lui, taper aux portes et trouver chaque soir, une maison accueillante où se poser pour la nuit.

"Je trouve ça terriblement triste d’être tout seul dans mon hôtel, je m’ennuie. Je fais ça depuis dix ans, c’est là que j’ai toutes mes meilleures anecdotes et souvenirs, ça permet d’être avec les gens du coin. Au début, je le faisais parce que je n’avais pas d’argent, maintenant j’en ai un peu plus mais je continue à le faire parce que je trouve ça sympa. Partout, les gens sont très accueillants, ils ont l’impression de prendre part à mon projet, d’être un maillon. Ça ne m’est jamais arrivé de ne pas trouver. Sauf une fois, au nord de l’Allemagne, c’était l’hiver, il était 21 heures, j’étais trempé, j’ai compris qu’on ne m’accueillerait pas".

La dernière nuit de l’aventure Nationale 7, il l’a déniché via un abonné Instagram, à Roquebrune-Cap-Martin. Ce qui boucle un voyage sans encombre ? "L’ennemi numéro 1 c’était la chaleur, j’ai eu chaud partout", admet-il pointant son jeans, ses bottes et sa veste de moto protectrice. Sécurité oblige, "mais j’ai trouvé cette aventure géniale, la diversité du paysage est intense. J’avais préparé les étapes, j’ai pris le temps de voir ce que je voulais, goûter ce que je voulais goûter", continue-t-il, à la recherche de la meilleure tarte au citron de Menton pour se finir en beauté.

Jean-Baptiste rendra son scooter ce vendredi à Nice. Avant de regagner Paris, en train !

Sur la chaîne C8, il apporte le dessert en prime time

Ces aventures, il les a partagées avec ses 13 000 abonnés sur les réseaux sociaux. Début juillet, Jean-Baptiste Martinon a élargi son auditoire sur le petit écran avec le programme dont il est le héros : « J’apporte le dessert » diffusé en prime time sur C8.

Le concept ? Jean-Baptiste se rend dans une région de France, découvre des spécialités sucrées et se fait inviter chez les habitants du coin pour partager à leur table gâteaux ou friandises qu’il apporte.

Un programme inspiré par son activité de livreur de gâteaux en course à pied. L’affaire remonte à mars 2019. Le jeune homme se lance un défi avec deux amis de livrer dans tout Paris des babas au rhum, en courant. Et sans les renverser ! "Je me suis trouvé un petit sac isotherme à fond plat, c’était parfait, il n’y avait pas d’impact, le bras qui porte le sac amortit le choc". Des livraisons qu’il illustre sur son compte Instagram, bien nommé Baba au Run.

Les idées décalées fusent alors : il livre à vélo depuis Paris, un Paris-Brest jusqu’à Brest. Déguste un Mont-Blanc sur le sommet du Mont-Blanc après avoir fait l’ascension avec son frère. La prochaine devrait être d’aller courir le marathon de New York, mais en rejoignant les États-Unis en naviguant sur un porte-container depuis Le Havre.

Des aventures marrantes et gourmandes repérées par les médias. Aujourd’hui, Jean-Baptiste Martinon se définit comme aventurier-reporter. Il tient une chronique hebdomadaire chaque lundi sur Europe 1 baptisée La minute qui bouge, collabore avec Détours.tv, anime cette émission sur C8.

Une visibilité médiatique qui a pu changer sa façon de voyager en solitaire ? "Oui et non, sur ce parcours de la Nationale 7, deux personnes m’ont écrit sur Instagram, ils avaient vu l’émission et m’ont invité à dormir chez eux. Le fait de faire cette émission m’aide surtout quand je me présente à la porte des gens. Ça les rassure car je suis un inconnu pour eux, et le fait de voir que je fais cette émission, sourit-il, ça leur montre que je ne suis pas un pirate ! »

Jean-Baptiste Martinon, sur son scooter électrique, avant d'acehver son périple jusqu'à Menton. Photo Jean-François Ottonello.

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