En se postant hier matin sur le giratoire de l’hôpital, à l’entrée ouest de Monaco, les membres du groupe Facebook ‘‘Stop au port du masque pour nos enfants’’ savaient que la banderole dégainée aux yeux de centaines d’automobilistes bénéficierait d’une large visibilité.
"Nos enfants étouffent chaque jour à l’école", lisait- on. Accolé à cette phrase choc, le visage d’une fillette, dissimulé par un masque, la larme à l’oeil.
Une manifestation le 29 novembre ?
Démarrée ce mercredi soir devant la Foire attractions de Monaco, cette campagne d’affichage éphémère devrait se poursuivre tous les jours – sauf aujourd’hui en ce jour de Fête nationale – jusqu’au 29 novembre.
Ce jour-là, ces parents d’élèves, qui entendent "sensibiliser à la maltraitance des enfants ", prévoient une manifestation sous forme de cordon humain.
Une demande d’autorisation a été déposée hier auprès des autorités.
Depuis septembre, ce collectif réclame auprès de l’État monégasque l’allègement des mesures sanitaires en milieu scolaire.
Le 28 septembre, le Haut-Commissariat à la protection des droits, des libertés et à la médiation était saisi sur le sujet.
Deux jours plus tard, le ministre d’État était le destinataire d’une lettre avec des pistes de réflexion et des propositions de leur part.
"Porter le masque crée des difficultés d’apprentissage, notamment pour les enfants atteints de troubles DYS. Les enfants respirent mal avec, sont fatigués de devoir le porter 9 h par jour, argue Sharon Rochetin, administratrice du groupe. Les témoignages sont nombreux: des familles ont déscolarisé leur enfant, des collégiens ont été sanctionnés parce qu’ils ne portaient pas, ou mal, le masque. On trouve cela injuste surtout quand on voit circuler, sur les réseaux sociaux, photos et vidéos de personnalités ou de Monégasques dans les établissements du port ne respectant pas les gestes barrières."
Pas d’allègement prévu Si les autorités du pays ont levé l’obligation du port du masque pour le sport en intérieur, celle-ci demeure toujours en vigueur à l’intérieur des classes. Sollicité, le gouvernement princier ne prévoit pas d’y mettre fin au regard de la situation sanitaire actuelle (1).
"La couverture vaccinale actuelle de l’ensemble de la population ne le permet pas. Les enfants sont des transmetteurs du virus comme les adultes. Leur proximité dans les cours de récréation pourrait être un accélérateur de la circulation du virus, justifie l’exécutif. Plusieurs pays européens qui avaient supprimé l’obligation du masque à l’école y sont revenus: France, Belgique et plusieurs länders allemands. Nous y mettrons fin dès que la situation sanitaire le permettra."
Enfin, le gouvernement juge "inapproprié et choquant" le terme de "maltraitance" utilisé par les auteurs des banderoles.
1 - Le taux d’incidence a doublé d’une semaine à l’autre pour atteindre 106,91 et le nombre d’hospitalisation ne cesse de croître
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