"Grève administrative" des médecins au CHPG: un accord en bonne voie

Alors qu’une centaine de médecins boycottent réunions et commissions, des discussions, semble-t-il fructueuses, ont eu lieu ce mercredi entre le gouvernement et le syndicat. Mais la grève se poursuit

Thibaut Parat (tparat@nicematin.fr) Publié le 17/05/2019 à 09:45, mis à jour le 17/05/2019 à 09:51
Les médecins grévistes revendiquent deux choses : le tarif des gardes et la revalorisation des salaires. Photo Jean-François Ottonello

"En grève administrative." Depuis le 7 mai et une assemblée générale du syndicat des praticiens hospitaliers du CHPG, une centaine de médecins arborent ce badge dans les couloirs de l’hôpital.

Aucune incidence sur le travail médical auprès des patients mais littéralement un boycott des réunions et des commissions. Leurs revendications auprès de la direction et du gouvernement touchent essentiellement à la rémunération: le tarif des gardes* et la revalorisation des salaires**.

>RELIRE. Une majorité de médecins du CHGP en "grève administrative" pour dénoncer leurs conditions salariales.

Le syndicat confiant

Ce mercredi, pour désamorcer une tension palpable et un éventuel début de crise, le conseiller de gouvernement - ministre des Affaires sociales et de la Santé, Didier Gamerdinger, a reçu les représentants du syndicat en question autour de la table.Pour des échanges qui se voulaient constructifs des deux côtés.

"À l’issue de cette réunion, un accord a été trouvé dans lequel la revalorisation des gardes et l’indexation des salaires sur l’inflation ont été acceptées telles que demandées par notre syndicat, explique, via un communiqué, le docteur Mathieu Liberatore, président du syndicat des praticiens hospitaliers du CHPG. Les Drs Lavagna et Chazal, conformément à leur mandat institutionnel, se sont engagés en tant que président et vice-président de la CME à entamer très rapidement une discussion sur les contreparties demandées par le conseiller-ministre."

Des contreparties pas encore ficelées officiellement, donc. Sans doute la raison pour laquelle le gouvernement apparaît plus nuancé dans son communiqué. Parlant davantage d’"orientations communes" que de réel accord trouvé.

"Le CHPG percevra une plus juste rémunération"

Car pour l’entité princière, c’est avant tout du donnant-donnant dans ce dossier. Sur le premier point, d’abord: "La réorganisation du tableau des gardes et astreintes, qui mérite d’être menée à bien depuis des années, fera l’objet de propositions concrètes du corps médical d’ici une vingtaine de jours afin d’être soumis au conseil d’administration de l’établissement dès le mois de juin.Cette avancée lui permettra de se prononcer définitivement sur la poursuite de la revalorisation des gardes, objet d’une demande du syndicat."

Pour le second volet des revendications – à savoir la revalorisation de la rémunération des médecins au regard de l’inflation – le gouvernement n’a jamais caché qu’il accepterait uniquement sous condition: revoir les modalités de calcul de la redevance versée à l’établissement par les médecins pratiquant une activité libérale***.

"Une position du conseiller perçue comme un chantage par une grande partie de la communauté locale", dixit le syndicat, à l’origine de la décision de déclencher une grève administrative.

Ces "modalités seront révisées, annonce le gouvernement dans son communiqué. Le CHPG percevra ainsi une plus juste rémunération pour les moyens mis à leur disposition (secrétariat, équipes soignantes, instrumentation, équipement technique, locaux). Les modalités de versement de la redevance à retenir feront l’objet dans les prochaines semaines de discussion entre le corps médical et la direction de l’établissement. Ces propositions seront soumises au conseil d’administration après l’été pour approbation. Cela permettra dans le même temps de valider le principe de la revalorisation de la rémunération des médecins au regard de l’inflation."

La grève toujours en cours

Des discussions en bonne voie, donc. Mais une grève qui n’est pas stoppée pour autant.

"Je tiens à saluer l’esprit positif de la dernière réunion et j’attends de recevoir une confirmation formelle à nos revendications pour convoquer une assemblée générale du syndicat où, je l’espère, nous pourrons voter l’arrêt de la grève", conclut le Dr Mathieu Liberatore. En attendant, la centaine de grévistes continuera à déserter réunions et autres commissions.

*Les médecins dénoncent le montant alloué aux gardes de nuit et de week-end. De 297 € en 1997, la garde est passée à 303 € aujourd’hui. "Un médecin de France sollicité par le même CHPG pour faire une garde est, quant à lui, rémunéré 480 €", s’indigne un médecin. Des propositions chiffrées ont été faites: une revalorisation de 15% (soit 348,99 €) et la majoration du tarif de la 5e et 6e garde à 461,36 €.
**La grille de salaire du 1er février 2017 fixe 13 échelons : de 5.049 € à 9.166 € nets mensuels. Selon une source médicale, ceux-ci n’auraient pas été revalorisés depuis une quinzaine d’années.
***L’accord actuel: le médecin reverse 20% du tarif conventionnel de l’acte privé au CHPG, les dépassements restant au bénéfice du praticien. Selon le gouvernement, certains de ces actes "le sont à perte pour le CHPG".

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