Le latéral droit monégasque a reconnu que son début de saison, délicat, n'était pas à la hauteur. Il assure retrouver la forme petit à petit.
Le champion du monde de 28 ans, sous contrat jusqu'en 2022, vient d'enchaîner quatre titularisations avec l'actuel 4e de L1.
Djibril, comment avez-vous vécu le début de saison, période où vous ne figuriez pas dans le onze de départ ?
J’ai loupé la préparation avec le groupe parce que je revenais de mon prêt à Everton. Ça a été un peu compliqué pour moi physiquement par la suite. J’ai été contaminé par la Covid entre septembre et octobre donc la remise en route a été difficile. J’ai aussi connu des petites blessures et l'équipe tournait avec beaucoup de buts et d’enthousiasme. Dans une carrière, il y a des hauts et des bas. J’ai su faire le dos rond et travailler pour redevenir titulaire.
Comment avez-vous traversé cette période où vous aviez contracté la Covid ?
Tout ça est derrière moi et j'en suis content. Je ne ressens plus les traces de la maladie mais c'était une période étrange. Sur le moment, on ne sait pas trop ce qui se passe. On pense à nos proches. Symptôme, pas symptôme, il y a beaucoup de stress et d’adrénaline. Il y a eu des trêves internationales et je ne pouvais pas m’entraîner avec le groupe. C’était un peu compliqué. J'ai refait une mini-préparation après concertation avec le staff médical. J'avais besoin d'une période de travail assez longue d’environ trois semaines.
"J'espère finir la saison en boulet de canon"
Vous avez réalisé des erreurs contre Montpellier, Lyon ou Marseille, mais vous êtes précieux dans la relance. Votre saison est contrastée. Doutez-vous quand vous revoyez vos erreurs ?
Quand on a connu un titre de champion du monde, l’exigence est très élevée. Je le sais et c’est à moi de me remettre en question. Tout le monde fait des erreurs et je n’ai jamais douté. Pour voir le vrai Djibril, il faut que je sois à 100 %. A une certaine période, je n’étais pas à 100 % mentalement et physiquement.
Quelle note donneriez-vous à votre début de saison ?
Une note ? La saison n’est pas terminée, je ne peux pas m’en attribuer une (sourire). Je sais que vous n’avez pas vu le meilleur Djibril, mais je suis mieux, on est mieux, et j’espère finir la saison en boulet de canon.
"Je n'ai jamais manifesté le souhait concret de partir"
Parlez-nous de votre rôle à la construction, où l'on vous voit relancer dans une défense à trois avec Maripan et Badiashile...
J’occupe un rôle un peu différent depuis quelques semaines. En début de saison, on a pris pas mal de buts, même si on en mettait beaucoup également. Le coach me demande de rester derrière pour garder une supériorité numérique sur l'adversaire en cas de contre. Il veut que je parle beaucoup avec Maripan, Disasi ou Badiashile. On reste à cinq derrière, avec les deux milieux défensifs vraiment bas. On se retrouve avec cinq joueurs qui défendent et cinq qui attaquent. Est-ce que ce rôle me plaît ? C’est différent. Il faut prendre de chaque entraîneur. Ça me demande beaucoup de réflexion et de concentration. On est sur une bonne dynamique actuellement donc je savoure.
Est-ce qu’à votre retour de prêt, vous avez eu l’impression de découvrir un nouveau club ?
Non, les personnes au club sont presque les mêmes. Monaco a connu deux dernières saisons très difficiles et on repart sur une feuille blanche. On ressent vraiment une envie de rebâtir quelque chose de très solide. Il y a la construction du nouveau centre d'entraînement et on sent les gens impliqués. Que ce soit le jardinier, les cuisiniers, les joueurs. C’est plaisant à voir et j’espère que ça va continuer comme ça.
Vous aviez souhaité partir cet été. Pourquoi ?
(Sourire) C’est vous qui le dites... On m’a toujours posé la même question : ''Quel est le meilleur championnat au monde ?'' J'ai répondu. Pour moi, ça reste l’Angleterre. Je n’ai jamais manifesté le souhait concret de partir. L’AS Monaco représente beaucoup pour moi. C’est le club qui m’a permis d’aller en équipe de France, de connaître le succès en gagnant le titre de champion de France devant Paris (en 2017, NDLR). Je suis là, je savoure, je profite. Le club, le coach et mes partenaires ont confiance en moi et je veux les aider à atteindre les objectifs.
"Carlo Ancelotti m'a marqué"
Que retenez-vous de votre passage en Angleterre ?
J’ai vécu une saison fantastique à tous les niveaux, sur les plans sportif et émotionnel. J’ai eu la chance de connaître plusieurs coachs de haut niveau dont Carlo Ancelotti. Il m’a marqué par sa manière de gérer les joueurs. J’ai eu la chance de jouer dans des stades avec des fans incroyables. Pourquoi je ne suis pas resté à Everton (le club anglais n'a pas levé l'option d'achat fixée à 15 millions d'euros) ? Ça ne s’est pas fait et il n'y a pas de raison particulière. L’accord entre les clubs n'est pas venu. Je ne suis pas déçu parce que j’ai vécu une belle expérience et je suis content de retrouver Monaco. Je suis vraiment concentré sur cette saison avec l’ASM.
Mais vous parlez de la Premier League avec des étoiles dans les yeux. Le but est-il d’y rejouer à terme ?
Je ne dirais pas que j'ai des étoiles dans les yeux (sourire). Le plus important, pour un footballeur, c'est d’avoir un projet concret. Je suis à l’AS Monaco et je ne me plains pas. Je suis bien ici. A l’heure actuelle, je n’ai pas d’opportunité à court ou moyen terme qui s’offre à moi.
L'Euro 2021 est-il un objectif ?
Oui, mais je prends étape par étape. Pour l’instant, je veux continuer à surfer sur mes dernières sorties, être encore plus performant. On verra ce que l'avenir réserve, je reviens bien, mais je ne me focalise pas là-dessus. Quand on a goûté au maillot Bleu et qu’on a connu un titre mondial, on veut y retourner le plus vite possible, mais je reste lucide parce que j’ai vécu une saison assez mouvementée entre le confinement, l’Angleterre et la France.
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