Parler italien et enrichir son vocabulaire tout en apprenant les règles du football… Tel est le « but » du projet « Gol». Initiée par la Ville Menton et l'inspection académique - en partenariat avec l'université Ca'Foscari de Venise et l'association Coalcit (1) - cette méthode éducative a été expérimentée récemment dans les classes de CM2 de l'école élémentaire du Careï (2).
Un coup d'envoi dans le secteur.
« C'est la première fois que des écoliers de Menton participent à ce programme qui vise à l'apprentissage et à la pratique de la langue italienne dans une démarche active et sportive», précise Jean-Marc Messina, inspecteur de l'Éducation nationale sur la circonscription de Menton.
Les CM2 du Careï ont été choisis pour tenter l'expérience. « Ils ont des cours d'italien depuis le CP mais certains ont encore du mal à parler. Ils ont peur ou honte de s'exprimer. Le projet «Gol» encourage alors les plus timides », ajoute l'inspecteur d'académie.
Apprentissage de la langue et cohésion
Dès lundi et jusqu'à hier, sur cinq demi-journées, les élèves ont été pris en charge par des professeurs italiens de l'université de Venise. Les matinées ont été divisées en deux temps : une sportive puis une autre plus studieuse. « Autour de parties de football, les CM2 ont appris le vocabulaire du corps. Puis, les mots et verbes utilisés sont réexpliqués en classe sous forme d'ateliers», détaille Fabio Caon, professeur et chercheur de didactique à l'université de Venise. Et véritable «coach» de langue pour les petits Mentonnais.
Ce jour-là, Fabio distribue une feuille de mots en italien après la partie de football. Par groupe, les CM2 doivent retrouver les similitudes. Tout le monde participe et aucun n'est hors jeu !
« Ils sont si enthousiastes», confirme Audrey Rebour. L'institutrice observe les activités dans un coin de la salle de classe. «Je les sens beaucoup plus investis que dans un cours ordinaire. Ils apprennent plus facilement les mots et ils ont moins d'appréhension à les réutiliser. »
Et de rajouter que le projet « Gol » ne s'arrête pas à l'apprentissage de la langue italienne: «Au début, les filles étaient en peu plus en retrait dans les parties de football. Maintenant, c'est presque elles qui vont à l'attaque sur le terrain. Ce programme a permis de renforcer la cohésion dans la classe.»
Pour Jean-Marc Messina, cette semaine expérimentale a clairement été une réussite. Et compte jouer les prolongations. « J'ai vu que cette méthode fonctionne bien. J'aimerais la renouveler en remplaçant l'apprentissage du sport par la musique.»
Pour un enseignement de l'italien bien orchestré!
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