Seul au monde

Sous pression, Leonardo Jardim doit reprendre la main en remportant son premier match de la saison

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mathieu faure Publié le 21/09/2019 à 10:20, mis à jour le 21/09/2019 à 10:20
Jean-François Ottonello

C’est dans un drôle de contexte que l’AS Monaco va disputer un match crucial sur la pelouse rémoise.

Son coach, Leonardo Jardim, est sur un siège éjectable et le club de la Principauté a un besoin urgent de points après un début de saison raté (2 points en 5 matches).

Or, la majorité des supporters de l’ASM n’a qu’une envie : voir la direction monégasque se séparer du Portugais.

Tout de suite.

Maintenant.

Les UM94, principale association ultra du club, ont même appelé en début de semaine à un départ de l’entraîneur, déjà licencié en octobre 2018 avant de revenir 100 jours plus tard.

Une fronde publique, ce qui est plutôt rare avec l’AS Monaco, que le coach a pris avec philosophie. « Les supporters ont des raisons d’être mécontents », a simplement commenté Jardim.

Taciturne depuis le début de saison, il est apparu plus détendu en milieu de semaine, lors du traditionnel point presse alors que la situation sportive n’a jamais été aussi chaude. Une posture difficile à analyser.

Une défaite à Reims le condamnerait-il ? A priori non, car la réception de Nice arrive vite - mardi - et Brest viendra sur le Rocher dès samedi.

Trois matches en une semaine, pas forcément la fenêtre de tir la plus idéale pour installer un nouveau staff technique. Sans oublier qu’une série de bons résultats n’est pas à exclure, car au club on reste porté par l’idée que cela va tourner dans le bon sens à un moment donné.

Evidemment, un enchaînement de mauvais résultats pourrait accélérer les choses.

Sur le Rocher, on estime qu’il est encore trop prématuré de coucher sur le papier plusieurs scénarios catastrophes et notamment celui menant à un limogeage du coach sacré champion de France en 2017. Officiellement Jardim a du temps. Un peu. Au moins jusqu’à la prochaine trêve internationale (après le déplacement à Montpellier, le 5 octobre).

Mais le football a son propre tempo et l’avenir de l’entraîneur asémiste est forcément lié aux prochains résultats.

La machine à rumeurs, elle, s’est déjà enclenchée avec la multiplication des faux pas. Difficile de démêler le vrai du faux mais dans tout ce flou ambiant, il semblerait que le profil de Claude Puel plaît sur le Rocher et qu’il a tout pour être l’heureux élu en cas de changement de coach (voir notre édition du 19 septembre).

Et les joueurs dans tout ça ?

Premiers responsables de la situation sportive, ils regardent ça de loin, profitant du paratonnerre de circonstance que représente Leonardo Jardim.

En début de semaine, tout le monde s’est pourtant réuni en marge d’un entraînement pour aplanir certaines choses. « On est tous dans le même bateau, on va tous ensemble dans la même direction, avance Adrien Silva. Même quand les choses vont bien, c’est important de se parler. Il y a des choses à régler, tout n’est pas négatif. Notre discours n’est pas que négatif, il faut appuyer aussi sur les choses positives ». Sorte de câlinothérapie collective pour ne pas tirer sur l’ambulance. Car trouver des choses positives dans le début de saison de l’ASM demeure un exercice d’équilibriste. Si, il y a bien ce duo Ben Yedder - Slimani, six buts à deux, mais Monaco ne pourra compter ni sur l’un ni sur l’autre ce soir (voir ci-dessous). Quand le sort s’acharne...

Mais c’est surtout défensivement que l’ASM est attendue, elle qui prend l’eau de partout depuis cinq matches avec déjà 14 buts encaissés. Adrien Silva encore : « On prend trop de buts, on le sait. Ce n’est pas que la défense, c’est un souci collectif. C’est ensemble que l’on doit mieux défendre. » Malgré le recrutement du Chilien Maripan, Monaco semble manquer d’un vrai patron dans l’axe de sa défense. Benoît Badiashile peine à convaincre Leonardo Jardim, pendant que Kamil Glik et Jemerson tentent de rivaliser dans une course à celui des deux qui aura connu la régression sportive la plus rapide depuis 2017.

De son côté, Benjamin Lecomte peine à digérer son changement de statut et l’exposition monégasque.

Le milieu est également un immense chantier. Tiemoué Bakayoko, pourtant le dernier arrivé, s’impose déjà comme un taulier et le seul capable d’imposer quelque chose. Ce qui n’est pas le cas de Cesc Fabregas dont le niveau interroge. Méconnaissable contre l’OM, l’Espagnol doit prouver qu’il est encore ce joueur génial. Peut-être en l’entourant de Bakayoko et Adrien Silva, deux joueurs d’impact. A voir. On est en face de nombreuses interrogations pour une équipe qui joue une partie de l’avenir de son entraîneur ce soir...

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