Saison de trop, joueurs fatigués, mercato bancal... Les quatre raisons du divorce entre Leonardo Jardim et l'AS Monaco

Falcao, Glick ou encore Subasic en mauvaise forme, un mercato raté avec une "équipe mal construite" ou encore une saison de trop pour le coach sont autant d'explications de la défaite de Leonardo Jardim. On fait le point sur les raisons de son éviction.

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M.F (avec V. M.) Publié le 11/10/2018 à 11:00, mis à jour le 11/10/2018 à 08:41
Leonardo Jardim : salut l’artiste ! Photo J.-F. Ottonello

Leonardo Jardim a dirigé son dernier match avec l’AS Monaco contre Rennes. Le Portugais, arrivé en 2014, aura terminé son mandat princier par quatre défaites de rang toutes compétitions confondues.

C’est cruel de sacrifier l’entraîneur de tous les succès récents après deux mois de compétition mais le football est ainsi fait. Quand le bateau tangue, le capitaine saute. Comment en est-on arrivé là, si vite?

1. Une usure inévitable

"Les cadres ne répondent plus, le coach a tout essayé mais le ressort est cassé", lâche un membre du club. Plus de quatre ans dans un club, en 2018, c’est presque un record. "On a défié toutes les statistiques de longévité mais à un moment, il fallait réagir", lâche, dépité, un dirigeant.

Un club de football, c’est comme un couple, à un moment, la routine s’installe. Et si on ne la combat pas, l’édifice s’effrite. Maintenant que le Portugais s’éloigne du Rocher, les critiques apparaissent. Classique. On stigmatise ses entraînements trop répétitifs, sa distance avec les recrues, le discours de son staff sur les adversaires qui manquent de tact, limite suffisants.Malgré tout, les dirigeants, eux, sont sur une autre partition. "Leonardo sera toujours un ami du club", glisse-t-on en haut lieu.

>>RELIRE. Le départ de Jardim de l'AS Monaco, la claque de fin.

2. Des cadres fatigués

Si Jardim n’a pas réussi à remobiliser son groupe, c’est qu’il a dû composer avec des cadres en perdition. Falcao, Glik, Jemerson, Subasic, Raggi, Sidibé ou encore Tielemans sont méconnaissables. La colonne vertébrale de l’équipe a débuté la saison dans le dur. Physiquement, mentalement, moralement. Si même les fondations de l’équipe première ne répondent pas, il était difficile pour Jardim de réaliser des miracles. Le mauvais début de saison du club correspond, aussi, à une méforme de tous les cadres, sans exception. "Henry peut venir, ce n’est pas lui qui va jouer, affirme un proche du groupe. Jemerson et Glik, eux, seront toujours sur le terrain, car il n’y a pas d’alternative..."

3. Un mercato bancal

Spécialiste du ‘‘trading’’ de joueurs depuis 5 ans, Monaco se savait à la merci d’un mercato raté. On est en plein dedans. "L’équipe est mal construite", avance une source interne. "Dans les faits, on a besoin d’un arrière gauche, d’un milieu défensif et d’un défenseur central", avance une autre source.

Nantie de plus de 60 contrats professionnels, l’ASM se retrouve avec cinq latéraux droits sous la main et un désert à gauche où la recrue Barreca n’a pas du tout convaincu. Du coup, c’est le latéral droit Benjamin Henrichs qui joue à gauche et ce n’est pas beaucoup mieux.

>>RELIRE. Jardim à l'entraînement de l'AS Monaco ce mercredi.

Malgré 125 millions d’euros injectés cet été sur le marché des transferts, Monaco réalise un début de saison épouvantable. Ubuesque!

Forcément, l’arrivée de Pelé, pour 10 millions d’euros, suscite des interrogations. L’ASM chercherait à se renforcer significativement au mercato d’hiver avec des joueurs d’expérience. Autrement dit, à l’inverse du rajeunissement opéré l’été dernier et qui, pour le moment, ne prend pas.

4. Un isolement en interne

Depuis son arrivée sur le Rocher, Leonardo Jardim a composé avec plusieurs directeurs sportifs: Luis Campos, Claude Makelele, Antonio Cordon et, depuis un an, avec Michael Emenalo. Hasard ou non, les trois premiers sont partis par la petite porte. Avec l’ancien de Chelsea, le courant ne passe plus du tout, depuis la défaite au Trophée des champions, contre le PSG (0-4).

Peu après le coup de sifflet final, le dirigeant monégasque avait fait irruption dans le vestiaire pour fustiger l’attitude et l’état d’esprit des joueurs. Jardim n’a que très peu goûté à cette façon de faire et qu’on vienne mettre à mal son management.

Au quotidien, le Portugais appréciait avoir une ligne directe avec sa direction, tout en ayant les coudées franches sur sa principale prérogative: le terrain.

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