Qui est Paul Mitchell, le nouveau directeur sportif de l'AS Monaco

Après un premier report en raison du Covid-19, la conférence de presse de rentrée de l’ASM s’est tenue, ce lundi, à l’auditorium Rainier-III. Qui est Paul Mitchell, le nouveau directeur sportif qui a pu y dévoiler sa feuille de route.

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Mathieu Faure Publié le 07/07/2020 à 11:05, mis à jour le 07/07/2020 à 14:11
Paul Mitchell Photo C.S.

Il est attendu comme le Messie. Paul Mitchell a beau être le quatrième directeur sportif depuis 2013, l’Anglais de 39 ans est présenté comme une recrue 5 étoiles. Oleg Petrov, le vice-président qui a longtemps cherché l’oiseau rare, était d’ailleurs très fier de présenter sa prise: "Ce n’était pas facile de trouver quelqu’un de son profil, ça nous a pris du temps. Paul possède toutes les qualités et compétences professionnelles et humaines pour mener à bien sa mission. Je suis convaincu qu’il va apporter toute son énergie pour moderniser les méthodes de travail au sein du club. Il va apporter beaucoup de joie et de succès."

Crâne rasé, petit barbe de trois jours et épaules de déménageur, Mitchell n’a pas semblé ébranlé par la pression, il se dit même plutôt "excité". "C’est cette excitation qui a guidé mon choix, notamment liée au potentiel de ce projet. J’ai une responsabilité, il y a beaucoup de travail à accomplir, mon rôle est de jeter les bonnes fondations et ça va prendre du temps", tempère-t-il d’entrée.

Drôle quand on sait que Mitchell est plutôt le genre de mec à bosser vite et bien. "J’ai toujours été précoce puisque j’ai eu mon premier enfant à 16 ans et j’ai mis fin à ma carrière de joueur rapidement (rires)", aime-t-il raconter.

Joueur quelconque, scout brillant

Au départ, l’Anglais s’imagine plutôt footballeur et non directeur sportif. En 1999, le jeune milieu de terrain débarque à Wigan. À l’époque, les Latics évoluent en League One et Mitchell est présenté comme un jeune à fort potentiel mais le corps ne suivra jamais.

Sans oublier une forme de fatalité comme pour sa première titularisation avec Wigan où il écope d’un carton rouge après seulement 5 minutes de jeu.

Quatre ans à Wigan sans jamais vraiment décoller puis Milton Keynes Dons où il terminera sa carrière de joueur en 2009. La transition est vite trouvée puisqu’il y devient responsable du recrutement dans la foulée.

Ses premières signatures: Dietmar Hamann et Alan Smith, des vieux briscards. Trois ans plus tard, le voilà à Southampton où son talent de recruteur va littéralement décoller.

Ses plus belles prises? Tadic, Pelle, Clyne, Bertrand, Alderweireld et Mané. Avec Mauricio Pochettino, le courant passe tellement bien que les deux hommes se retrouvent du côté de Tottenham où le nez de Mitchell fait encore des merveilles: Son, Alli ou encore Trippier.

Avant Monaco, l’Anglais tente aussi l’aventure RedBull. Au sein de la firme autrichienne, qui a fait de la découverte - parfois de manière agressive - des jeunes talents une spécialité, il est rapidement adoubé par le coach novateur Ralf Rangnick, puis par son successeur Julian Nagelsmann.

Sur place, ses recrues sentent toujours l’œil de l’expert: Ademola Lookman, Hannes Wolf, Dani Olmo, Patrik Schick, Christopher Nkunku ou Nordi Mukiele. A seulement 39 ans, l’homme est adossé à une solide réputation dans le milieu. "Je suis jeune, oui, mais j’ai eu la chance d’emmagasiner de l’expérience à travers tous mes postes", poursuit-il.

bruges, le chaînon manquant?

Sur le Rocher, sa feuille de route est dense et comporte de nombreuses lignes.

"Son travail va consister à renforcer l’équipe, améliorer les structures au sein du club, améliorer les résultats. Paul apportera également toute sa contribution à notre club belge, le Cercle Bruges, afin de poursuivre son développement. Le jeu de l’équipe sera aussi très important", a longuement détaillé Oleg Petrov.

Chez RedBull, Mitchell avait déjà l’habitude de bosser au sein d’une maison mère (RB Leipzig) et ses satellites (RB Salzbourg, FC Liefering).

Sur le Rocher, le leitmotiv sera le même: "Notre projet est d’avoir une stratégie claire, une synergie avec Bruges, une vraie connexion, détaille Mitchell. Notamment sur la progression des joueurs, le style de jeu, on doit être aligné le plus possible ensemble pour trouver la bonne formule, le bon mélange."

cohérence et transparence

Pour autant, c’est surtout avec l’équipe première que l’Anglais est attendu. Dans un premier temps, il va hériter d’un groupe de plus de 60 joueurs au sein duquel il faudra opérer des choix.

Ce groupe, il faudra également l’étoffer qualitativement. Et là encore, le Britannique se sait attendu.

"Il faut apporter de la cohérence, de la transparence. Pourquoi on prend telle recrue, pourquoi on joue de telle manière, je veux que les gens s’en rendent compte, analyse Mitchell. Le club a traversé quelques turbulences ces dernières années, nous avons un plan mais ce n’est pas dans notre habitude de parler de budget mercato, nous devons être patients. Nous savons où nous voulons arriver mais il faut être patient. Il ne faut pas faire de choix trop hâtifs, l’idée est de réinstaller l’ASM, de manière durable, tout en haut".

D’ici là, l’ancien milieu besogneux de Wigan va pouvoir savourer le climat monégasque, bien différent de celui de Leipzig, et se remettre à l’apprentissage du Français.

"Je l’ai appris au lycée mais il y a de la poussière sur les livres dans ma bibliothèque. J’ai passé la saison dernière à voyager pour RebBull, je maîtrise plusieurs langues comme l’Allemand et le Portugais mais pas encore le Français, ça ne devrait tarder", a-t-il conclu en guise de promesse.

Homme extrêmement ambitieux, il va vite devenir le nouveau patron de La Turbie. D’ailleurs, avec Robert Moreno l’idylle commence à se voir.

"Il est ici depuis quinze jours et on a dû avoir... quinze réunions ensemble. C’est important d’avoir quelqu’un qui s’occupe du mercato car j’ai beaucoup à faire avec l’équipe", argumente Moreno.

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