Nouvel entraîneur de l’AS Monaco depuis lundi, Philippe Clement a été présenté à la presse, ce jeudi à La Turbie. Le technicien belge de 47 ans, qui remplace le Croate Niko Kovac, a expliqué les raisons qui l’ont poussé à quitter le Club Bruges pour s’engager trois saisons en Principauté. L’ex-milieu international dirigera son premier match, dimanche à Nantes (17h05). Il a pour mission de qualifier l’ASM directement pour la phase de groupes de la Ligue des champions la saison prochaine. Pour l’heure, le club princier est 6e de Ligue 1 à quatre points de la deuxième place.
Pourquoi avez-vous accepté de rejoindre l’AS Monaco ?
Je ne pensais pas quitter Bruges maintenant, mais il y a toujours un projet, des circonstances qui peuvent expliquer un départ. J’ai toujours eu en tête l’idée de rejoindre un club comme Monaco. Maintenant, tu peux avoir cette volonté sans que cela ne se déroule comme tu l’entends. Cela faisait très longtemps qu’un entraîneur belge n’avait pas rejoint directement la France depuis la Belgique, depuis Raymond Goethals (d'Anderlecht à Bordeaux en 1989, NDLR). C’est un très bon exemple. Quand le train passe, tu dois le prendre.
Venez-vous avec des adjoints ?
Je suis ici avec deux adjoints et un coach pour les gardiens. Ils viennent avec moi de Bruges et vont m’accompagner dans les entraînements et l’analyse des adversaires. Ensuite, Damien Perinnelle (déjà au club) sera important. Il n’y aura pas un staff belge et les autres. Il faut une unité et qu’elle soit encore plus forte qu’au sein des joueurs. C’est important pour moi. Damien pourra nous donner des informations au sujet des jeunes de l’Académie, qui ne s’entraînent pas avec nous. C’est le rôle que j’avais à Bruges quand j’étais adjoint.
Que connaissez-vous de la Ligue 1 ?
J’ai suivi beaucoup de matchs de Krépin (Diatta, qui a quitté Bruges pour l'ASM en janvier 2021) et j’ai affronté deux fois Paris en Ligue des champions (cette saison). J’ai vu beaucoup de matchs du PSG et de L1 pour préparer ces deux rencontres. Et comme tout entraîneur, je travaille avec les équipes chargées du recrutement dans les clubs où je passe. Il y a toujours des joueurs intéressants en Ligue 1. C’est un championnat très physique mais avec beaucoup de qualité. Niveau style, il n’est pas très différent du championnat belge mais a de meilleurs joueurs.
Quels objectifs vous ont été fixés par vos dirigeants ?
C’est toujours dangereux d’en parler puisqu'ils sont à côté de moi (sourire). Je veux gagner et toujours plus. La malchance veut que ce ne soit pas toujours le cas, mais tu dois tout faire chaque jour pour que cela se produise. Et il faut qu’il y ait des gagnants dans le noyau de ton groupe pour y parvenir.
Quel style de jeu pensez-vous proposer ?
Tu dois toujours t’adapter à la qualité de tes joueurs. C’est ma philosophie. Ce que je veux, c’est une équipe dominante, avec de l’engagement et beaucoup d’envie. J’ai joué avec des systèmes différents mais toujours avec cette idée d’être dominant. Tu dois aussi être malin si tu affrontes une équipe plus forte.
Vous avez toujours placé l’humain au centre de vos relations avec les joueurs...
C’est très important de créer une famille avec les joueurs et le staff, qu’on veuille les mêmes choses. C’est plus difficile dans le monde actuel qu’il y a dix ou vingt ans. Les joueurs sont plus individualistes aujourd’hui, mais on doit vraiment chercher à connaître les joueurs. Et je ne pense pas seulement à leurs qualités techniques ou physiques mais aussi à leur mentalité.
Monaco vient de limoger un cinquième entraîneur depuis le départ de Thierry Henry en 2019. Ici, la pression sera forte...
Je ne pense jamais à ça. Je pense juste au prochain match et à la victoire, pour qu’il y ait une bonne atmosphère dans le vestiaire. Je veux des joueurs qui n’ont pas peur de perdre.
Ce nouveau challenge ne change donc pas votre vision du métier ?
Certainement pas. Cela reste une passion. A Bruges, après mon passage à Genk, on devait être champions chaque année. La pression était là. On a su l’être lors de ma première saison puis lors de la suivante. Le club n’avait été champion deux années années d’affilée que deux fois en 130 d’histoire. Honnêtement, j’aime cette pression. Elle n’est pas négative mais positive. Avoir la pression avec des gens qui veulent gagner des titres, c’est un environnement intéressant. Celui que j’aime.
Que savez-vous de votre futur effectif ?
Je n’ai pas eu beaucoup de temps ces derniers jours. J’ai été contacté à la fin de la semaine et ont a commencé à parler. Avant de rencontrer les dirigeants de l’ASM, j’ai regardé beaucoup de matchs du club et j’ai aussi utilisé mes impressions de l’année passée. J’avais suivi l’équipe parce que Krépin (Diatta) était là. On aura besoin d’un temps d’adaptation et c’est normal. Surtout que la Covid n’arrange pas la situation (il y avait sept cas positifs à l’ASM avant le match de Coupe de France à Rouen dimanche). Maintenant, tu peux regarder les matchs, mais il faut aussi connaître les personnes qui se cachent derrière les joueurs. On va commencer par ça.
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