Balayons tout de suite le premier argument qui pourrait être invoqué: les audiences. Selon la Fifa, la précédente Coupe du monde féminine a été la plus regardée de l'histoire avec plus d'un milliard de téléspectateurs (plateformes numériques comprises), contre 850 millions en 2015 au Canada. Le seul match France-Norvège à Nice avait dépassé les 10 millions de téléspectateurs.
Or, à ce jour, le Mondial de football féminin qui aura lieu du 20 juillet au 20 août en Australie et en Nouvelle-Zélande, n'a toujours pas de diffuseur.
Deux raisons invoquées
Comme l'indiquent nos confrères du Figaro, le coût des droits et les horaires des matchs - les rencontres seront diffusées vers midi en raison du décalage - pourraient expliquer cette situation.
Ce mercredi, cinq ministres européens ont appelé à "trouver rapidement un arrangement".
"En raison du fort potentiel de cette compétition et des enjeux sportifs et sociétaux qui s'y rattachent, nous considérons qu'il est de notre devoir de mobiliser pleinement toutes les parties prenantes afin qu'elles parviennent à trouver rapidement un arrangement", plaident les ministres des Sports français, allemand, italien, espagnol et britannique dans ce texte publié à Paris.
Ces ministres se disent "conscients des intérêts légitimes et des contraintes budgétaires qui pèsent à la fois sur les ayant-droits et les diffuseurs indépendants, qui ont besoin les uns comme les autres de modèles économiques viables" et disent "reconnaître également les contraintes d'organisation spécifiques qui sont susceptibles d'affecter la 'valeur de marché' des droits pour les diffuseurs européens (période et heures de retransmission)".
"Un problème de la FIFA"
Plusieurs voix s'élèvent indiquant que le problème vient plus de la Fifa que des diffuseurs eux-mêmes.
Laurent-Éric Le Lay, le directeur des sports du service public, a expliqué qu'il n'avait pas fait d'offre car le prix demandé par la Fifa - de 15 à 20 millions d'euros - n'était pas dans les "moyens" de France Télévisions "tout simplement", précisant notamment que "le premier match de l'équipe de France féminine de football démarre au même moment que le début du Tour de France féminin le dimanche à midi".
Du côté des chaînes privées, M6, à travers son président du directoire Nicolas de Tavernost avait publié le 16 mai dernier un message sur son compte Twitter disant qu'il acceptait de diffuser le Mondial féminin mais "à un prix cohérent" en prenant en compte les horaires de diffusion des matchs.
Un avis également partagé par le nouveau sélectionneur des Bleues Hervé Renard, qui a indiqué sur le plateau de Bein Sport que "c'est un problème de la Fifa qui est trop demandeuse dans les droits".
Interrogée mercredi sur ce sujet sur France 2, la ministre française des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, a jugé que "la Fifa devra probablement être moins gourmande et se rappeler qu'il y a des obstacles liés à la temporalité".
La Fifa ne demande "pas la lune"
De son côté, la directrice du football féminin à la Fifa Sarai Bareman a estimé sur RTL que la fédération ne demandait "pas la lune", qu'elle "ne demande pas les mêmes montants que pour la Coupe du monde masculine" (entre 65 à 70 millions), ajoutant vouloir "augmenter la valeur du foot féminin".
"Si les offres continuent à ne pas être équitables (envers les femmes et le football féminin), nous serons contraints de ne pas diffuser la Coupe du monde féminine de la Fifa dans les 'cinq grands' pays européens", a pour sa part menacé le président de l'instance Gianni Infantino.
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