Tous les petits pays peuvent prétendre participer à la Coupe du monde de football. Saint-Marin, Andorre et Lichtenstein, pour ne citer qu’eux, membres de l’UEFA et de la FIFA au même titre que les grandes nations, tentent crânement leur chance aux phases éliminatoires du Mondial et de l’Euro. Monaco, non. Mais pourquoi donc?
Eric Fissore, le président de la Monaco Football Association, s’en explique: "Quand on a créé la Fédération en 2000, on nous a dit que cela pouvait remettre en cause la participation de l’AS Monaco au championnat de France."
Comme le Vatican ou la Corse
La fédération est donc devenue association. "On est là pour faire du foot. On ne veut pas faire de la politique", assure le président, qui est également capitaine de la sélection nationale monégasque. En d’autres termes, l’association n’est actuellement pas reconnue par les instances mondiales du football. Son statut ressemble à celui d’un banal club de football. "Nous sommes inscrits à la NF-Board, une fédération qui regroupe des équipes non reconnues par la FIFA, comme le Vatican, la Catalogne ou la Corse", précise Eric Fissore.
Lorsqu’on évoque le potentiel changement de statut, Eric Fissore reste très vague. "On espère", lâche-t-il un brin mystérieux. Si l’association décide d’entamer une procédure, ce sera pour obtenir un nouveau statut afin d’être reconnue par l’UEFA et la FIFA. Sans cela, Monaco ne pourra jamais participer aux éliminatoires des tournois internationaux.
Une bande de potes
Mais si l’association était un jour reconnue par les instances du football, Monaco pourrait prétendre à participer à une phase finale. Une autre question se poserait alors, celle du niveau de cette sélection. La MFA, c’est une bande de potes, qui regroupe Monégasques, conjoints de Monégasques et enfants de Monégasques. Bien loin des 158 licenciés "des grandes années", la sélection compte aujourd’hui une cinquantaine de joueurs.
Ce qui fonctionne le mieux pour attirer de nouvelles têtes, c’est le bouche-à-oreille. "Il y a quelques années, on a organisé une campagne et ça n’a pas porté ses fruits. On s’est rendu compte que le bouche à oreille fonctionne mieux que la publicité".
L’association ne manque pas de visibilité en Principauté. Sa page Facebook affiche quelque 600 abonnés et les médias lui consacrent des reportages de temps à autre. Il ne lui reste donc plus qu’à devenir une fédération. Mais que les joueurs ne s’inquiètent pas: "Si la Fédération est reconnue un jour, assure le capitaine, on restera toujours une grande famille."
C’est peut-être ça, le plus important.
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